Abstract :
[fr] Que conclure ? Je suis d'abord frappé par la communauté de vues de l'assemblée. Elle s'explique, certes, par la pratique quotidienne d'une même profession, soumise à tout instant à la sanction du réel. Aucun des participants n'a essayé de cacher ses problèmes et ses difficultés, de créer un brouillard verbal pour dissimuler ses limitations. Nous sommes tous profondément convaincus de l'utilité et de la nécessité de notre travail. Nous n'avons pas la prétention de le faire parfaitement. Nous ne rêvons aucun d'une technocratie où le chercheur dicterait ses volontés à la nation. Mais nous nous sentons un maillon indispensable dans l'institution éducationnelle. Ainsi s'expliquent la solidarité, la volonté de collaboration et de coopération manifestées. Comment cette volonté va-t-elle se traduire dans le concret? Outre les actions coopératives auxquelles j'ai déjà fait allusion, on pourrait envisager le lancement de projets internationaux, voire européens. L'l.E.A. (2 ) a montré la voie et prouvé la possibilité de telles entreprises. Elle a d'ailleurs aussi fait la dure expérience des énormes ,difficultés pratiques à surmonter et, éventuellement, aurait donc beaucoup à nous apprendre. Toutefois, on peut se demander si la plupart des actions envisagées sont réalisables sans l'existence d'un organisme de coordination et d'animation. Le moment n'est-il pas venu de créer ce « Fonds européen pour la promotion de la recherche et du développement en matière d'éducation», dont les statuts imaginaires figurent dans le document de simulation. Il m'a semblé que, dans nos discussions, la fiction avait pris une telle réalité que nous tenions l'existence de cette Fondation pour acquise et que nous nous situions déjà au-delà. Le moment me paraît venu de doter l'Europe d'une grande fondation de ce genre. J'imagine un organisme qui, d'une part assumerait, sous l'autorité du Conseil de l'Europe, des tâches d'administration, d'information de coordination, d'animation et cie financement et, d'autre part, adopterait une politique assez souple pour laisser s'exprimer les centres de recherche de la façon la plus créative. Non seulement le Fonds contribuerait à l'expansion de la recherche, mais il constituerait, à certains moments, un point de rencontre où les contingences nationales pourraient au besoin être transcendées pour le plus grand profit de l'éducation.