[fr] CONCLUSION : La recherche opérationnelle n'est ni entièrement ni fondamentalement nouvelle : nous connaissons un certain nombre d'écoles où elle est pratiquée depuis des années. Ce qui est nouveau, c'est sa systématisation et les limites qu'elle s'impose sans équivoques : à des prétentions scientifiques abstraites et générales, se substitue l'effort centré sur la gestion rationnelle d'une école, d'une classe dont on veut accroitre la productivité, c'est-à-dire le taux de progression du savoir et du bonheur. Il serait bien naïf de croire que les essais de recherches opérationnelles apporteront, presque du jour au lendemain, toutes les solutions aux problèmes cruciaux qui se posent à notre enseignement. Comme le souligne R. Diez Hochleitner (17), la méthode proposée conduit surtout à une analyse plus fine des situations éducationnelles et oriente les décisions à prendre en levant l'hypothèque des préjugés routiniers, ce qui n'est déjà pas peu de chose. Nous pensons qu'à l'heure actuelle, la recherche opérationnelle offre le plus grand espoir de rénovation progressive et profonde de notre enseignement, le seul moyen à notre disposition pour jeter effectivement un pont entre l'investigation scientifique à tendance universelle et la pratique quotidienne. Que l'on commence par des petits groupes bien décidés à travailler - on les trouvera aisément, partout dans notre pays. L'avantage de la méthode est d'ailleurs qu'elle peut aussi bien être appliquée dans une classe isolée de la campagne que dans le complexe éducatif d'une grande ville. Plus un pays compte de maîtres qui ont adopté une méthode de travail scientifique, plus grand est l'avenir de ses écoles. Une telle phrase paraît redondante et creuse en 1961 et pourtant, s'il se vérifie que nous vivons toujours en un temps• de folklore pédagogique? ...