Case report autour de cristalluries médicamenteuses atypiques

Nous présentons le cas d’un patient de 73 ans retenu pour une importante cristallurie mise en évidence lors de l’analyse du sédiment urinaire sur Sédimax° (Menarini). Les cristaux observés étaient en forme de fines aiguilles ou bâtonnets, principalement agrégés en plumeaux ou en oursins. Sur le plan clinique, le patient était hospitalisé pour acidose lactique faisant suite à une tentative de suicide médicamenteuse. Les médicaments incriminés étaient le paracétamol, le prazépam, le tramadol, mais surtout le Triumeq°, une association anti-HIV de dolutégravir, d’abacavir et de lamivudine. La réalisation d’un spectre infrarouge sur le culot des urines n’a pas permis d’identifier de composé sur base de notre bibliothèque de données (Bruker et DU lithiase urinaire), mais a réussi à exclure la présence des composés habituellement retrouvés dans les cristalluries. Nous discuterons donc de la possible implication du Triumeq° dans la cristallurie via les différentes voies de métabolisation de ses principes actifs.

Nous illustrerons également d’autres cas de cristalluries de médicaments bien connus pour leur risque de précipitation urinaire, tel le sulfaméthoxazole et la ceftriaxone, mais où les faciès cristallins étaient atypiques, et où l’analyse infra-rouge a permis l’identification des composés.