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Abstract :
[fr] INTRODUCTION. La santé et la sécurité sont deux thématiques qui ont souvent été traitées séparément dans la littérature scientifique. Hansez et Chmiel (2010) ont démontré la pertinence d’utiliser le modèle ‘demandes-ressources’ (Bakker et Demerouti, 2007) afin d’expliquer les comportements de sécurité au travail. La présente étude propose d’étendre ce modèle en y incluant un processus d’échange social, spécifiquement lié à la sécurité, en plus des processus motivationnel, cognitif-énergétique et instrumental.
METHODES. Notre échantillon est composé de 1922 travailleurs d’une entreprise métallurgique belge. Notre modèle théorique a été testé à l’aide de la modélisation par équations structurales, avec le logiciel MPlus.
RESULTATS. Le modèle final présente des indices d’adéquation acceptables (²=3346.63, dl=678, RMSEA=.04, CFI=.92, NNFI=.91). Les résultats montrent que les quatre processus psychologiques sont impliqués. Les violations « situationnelles » (i.e. le fait de commettre des infractions qui sont dues à des lacunes de l’organisation et sans lesquelles le travail ne pourrait pas être réalisé) sont expliquées par (1) un processus motivationnel, puisque les ressources encouragent les travailleurs à être stimulés par leur travail, et ainsi à moins commettre ce type d’infractions (2) un processus instrumental, puisque percevoir l’implication de son management dans la sécurité est associé directement à moins de violations situationnelles, et par (3) un processus social, puisque les ressources de travail permettent aux employés de percevoir l’implication de leur management dans la sécurité, et de répondre à cet intérêt en considérant la sécurité comme faisant partie de leur rôle, ce qui les encourage ensuite à participer à des activités volontaires liées à la sécurité. D’autre part, les violations de « routine » (i.e. le fait de « prendre des raccourcis » et de ce fait ne pas respecter les procédures de sécurité) sont expliquées par les mêmes processus d’échange social et motivationnel, mais aussi par un processus cognitif-énergétique, puisque des conditions de travail contraignantes peuvent mener à plus de stress, associé à son tour à plus de violations de routine.
DISCUSSION. La principale limitation de cette étude est la nature auto-rapportée des données, pouvant mener à différents biais. Néanmoins, différentes implications pratiques peuvent être mises en évidence. Les entreprises désireuses de réduire les violations des règles de sécurité devraient considérer à la fois les processus spécifiquement liés à la sécurité et des processus psychologiques plus larges. Par exemple, outre l’importance d’améliorer les conditions de travail considérées comme des ressources, il est important de garder à l’esprit que ces ressources déterminent des processus complexes d’échanges sociaux spécifiquement liés à la sécurité, à travers l’influence primordiale du management.