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Abstract :
[fr] Le but de la présentation est de synthétiser les connaissances sur le contrôle de la dynamique du phytoplancton par les contraintes environnementales dans un site de référence méditerranéen. L’étude est réalisée en Baie de Calvi (Corse) à la station PHYTOCLY (42°34.85'N, 08°43.71'E) où des séries temporelles haute fréquence de données physiques, chimiques et biologiques sont réalisées depuis 1979. Depuis 2006, l’acquisition des données de subsurface et le traitement des échantillons, qui inclut des analyses HPLC de contenu pigmentaire du phytoplancton et des comptages de flore totale, sont réalisés grâce au soutien de la DCE.
En Baie de Calvi, l’intensité de la rigueur hivernale, identifiée par deux proxys, la température de l’eau et le nombre de jours de vent fort, contrôle le réapprovisionnement en sels nutritifs des couches de surface et le développement du bloom phytoplanctonique (détails dans Goffart et al., 2015, Progress in Oceanography). Lors des années caractérisées par un hiver rigoureux (e.g. 2010), le bloom phytoplanctonique hivernal se développe pendant la période d’eau froide (eau de subsurface ≤13.5°C). Il est dominé par les diatomées et les cryptophycées, deux groupes qui montrent une préférence marquée pour les eaux froides et riches en sels nutritifs. Lorsque l’hiver est très doux (e.g. 2007), la disponibilité en sels nutritifs est réduite et le bloom ne se développe pas. Les diatomées et les cryptophycées sont absentes, et les communautés phytoplanctoniques sont dominées par les prymnesiophycées pico- et nanoplanctoniques et les cyanobactéries.
Les résultats de l’étude permettent aussi :
• de fixer les limites de la variabilité naturelle du phytoplancton dans un site de référence méditerranéen,
• d’expliquer les variations interannuelles de biomasse et de composition phytoplanctonique,
• de définir les préférences écologiques des différents groupes phytoplanctoniques,
• d’établir des courbes d’évolution saisonnière des principaux groupes phytoplanctoniques qui intègrent la variabilité interannuelle liée aux variations climatiques.
La connaissance acquise au cours de cette étude permet de contribuer au développement d’indices de qualité intégrant la composition du phytoplancton (e.g. indice de composition I C MEDIT) et de tester des méthodes de surveillance à grande échelle (e.g. croisement des suivis pigmentaires réalisés à haute fréquence et de l’imagerie satellitaire), contribuant ainsi à la mise en œuvre des politiques publiques (DCE, DCSMM).