Abstract :
[fr] Objectif : Le cancer du sein ainsi que ses traitements sont à l'origine de nombreux effets secondaires indésirables, notamment sur la fonction physique. Cette étude a pour objectif de déterminer les bénéfices éventuels d’un programme de revalidation multidisciplinaire sur la santé physique des femmes ayant été traitées pour un cancer du sein et d'évaluer l'influence de certaines caractéristiques individuelles initiales sur la réponse du groupe expérimental au programme de revalidation.
Matériel et méthodes : L'étude constitue un essai clinique contrôlé non-randomisé évaluant une population totale de 209 patientes, recrutées sur base du volontariat et réparties en deux groupes, soit un groupe contrôle (n = 106) et un groupe expérimental (n = 103). Ce dernier a bénéficié d’une revalidation de trois mois comprenant un entraînement physique supervisé à raison de trois séances par semaine et diverses sessions psycho-éducatives. Pour l'ensemble des participantes, des évaluations constituées d'une part de mesures physiques et fonctionnelles et d'autre part de mesures de composition corporelle ont été programmées à 0 et 3 mois. Celles-ci ont inclus un test de souplesse ("Sit and Reach"), un test d'effort maximal sur bicyclette ergométrique avec suivi cardio-respiratoire, un test de marche de six minutes et la mesure de l'indice de masse corporelle et du pourcentage de graisse corporelle.
Afin d'affiner l'analyse, trois groupes ont également été constitués au sein du groupe expérimental à partir des caractéristiques individuelles de thérapie adjuvante (présence de chimiothérapie ou non), de chirurgie (mastectomie ou tumorectomie) et de délai de fin de traitement (délai ≤ 4 mois ou ≥ 8 mois).
Résultats : Initialement, toutes les patientes présentent un état de déconditionnement physique, non influencé par le délai de fin de traitement ou par le type de chirurgie, mais bien influencé par la présence d'une chimiothérapie puisque la VO2max apparaît significativement plus faible dans ce cas. Au terme des trois mois, la souplesse (p < 0,0001), la consommation maximale d'oxygène (p < 0,0001), la puissance maximale aérobie (p < 0,0001) et la distance de marche en six minutes (p < 0,0001) s’améliorent significativement au sein du groupe expérimental. Au sein du groupe contrôle, aucune amélioration n'est constatée, excepté pour la distance de marche (p = 0,0031). Par ailleurs, une augmentation significative de l'indice de masse corporelle (p = 0,034) et du pourcentage de graisse corporelle (p = 0,034) est observée au sein du groupe contrôle alors que ce paramètre diminue significativement au sein du groupe expérimental (p = 0,037). Enfin, toutes les patientes du groupe expérimental présentent un même profil de progression quelles que soient leurs caractéristiques individuelles initiales.
Conclusion : Cette étude démontre ainsi les effets bénéfiques, tant sur le plan physique que de la composition corporelle, d’une prise en charge multidisciplinaire chez des femmes ayant été traitées pour le cancer du sein.