Abstract :
[en] The specificities of the relations between France and French-speaking Belgium having been recalled, the contribution examines the mutual representations of the two neighbours from the thirties to the fifties. First, it explains the reasons of the negative image given by France in the 1930’s and suggests however that the time of the Popular Front was more a transition phase than a real turning-point. The coming of the Second World War brings an important break-up, intellectually as well as materially. French-speaking Belgian opinion was turned upside-down by the collapse of 1940 and was, in most cases, shocked to see that France accepted apparently to collaborate with the enemy. The “other France” was not audible from the start but de Gaulle began asserting himself from 1942. After the Liberation, the French-speaking Belgians tended to believe, as did the French, in the official thesis of a “New France”, rebuilt, regenerated and adorned with the virtues of the Resistance. However, this optimism rapidly declined and Belgium reconsidered sadly but with lucidity the now feeble impact of France on a world theatre dominated by the Cold War and the rise of multilateralism.
[fr] Une fois soulignées les spécificités du rapport entre la France et la Belgique francophone, l’article examine leurs représentations croisées et leurs relations de voisinage des années trente aux années cinquante. Il s’interroge d’abord sur l’image négative renvoyée par la France des années trente, en détaille les ressorts et montre en quoi l’époque du Front populaire a été bien davantage une étape qu’un tournant. Ensuite, vient la rupture majeure que constitue la Seconde Guerre, rupture à la fois intellectuelle et matérielle, l’opinion ayant été bouleversée par l’effondrement de 1940 et s’avérant majoritairement choquée par l’apparente acceptation française de la collaboration. L’« autre France » n’est pas immédiatement audible mais de Gaulle s’impose à partir de 1942. A la Libération, les Belges francophones croient, comme les Français, à la thèse officielle : celle de la « France nouvelle », reconstruite, régénérée et résistante. Toutefois, l’optimisme s’émousse rapidement et les Belges francophones en viennent lucidement à reconsidérer le poids de la France sur une scène mondiale marquée par la guerre froide et l’essor du multilatéralisme.
Publisher :
Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine (BDIC) et l'Association des Amis de la BDIC et du Musée, Paris, France