méthodes d'élevage; élaboration et filage de la soie; ablation des glandes
Abstract :
[fr] Si on extirpe une partie de la portion postérieure de ses glandes séricigènes six à dix heures avant la purgation (dernière défécation), le ver à soie file un coton plus léger que celui des chenilles normales ou des témoins soumis à l'anesthésie et au même traumatisme. Pendant le jeûne qui précède et qui accompagne le filage, la glande séricigène du ver à soie continue donc à élaborer de la soie à partir de matériaux endogènes. Pratiquée trois ou quatre jours après la 3e mue larvaire, la glandectomie totale a été rarement fatale dans nos observations (5 p. 100 de mortalité entre l'opération et la mue nymphale). Les chenilles glandectomisées ont franchi la 4e mue avec un léger retard. Huit jours après la 3e mue, la proportion des chenilles ayant de nouveau mué a été de 67 p. 100 chez les témoins normaux, de 51 p. 100 chez les glandectomisés et de 48 p. 100 chez les témoins traumatisés. Une proportion importante des chenilles glandectomisées ne peuvent se débarrasser de la cuticule larvaire, et elles meurent. Les autres présentent le plus souvent un développement nymphal et une mue imaginale normaux. Les papillons s'accouplent et les femelles pondent des oeufs fécondés. La glandectomie ne modifie que faiblement l'ingestion de nourriture. Le poids de substance sèche des prénymphes provenant de chenilles glandectomisées est égal à environ 1,4 fois celui des témoins. Privés d'alimentation au cours de la période d'alimentation facultative (à partir du cinquième jour après le dernière mue larvaire) les vers à soie normaux ne filent qu'un mince cocon, parfois réduit à quelques fils. Les glandectomisés qui, dans ces conditions d'inanition traversent sans difficulté les stades conduisant à l'imago, présentent la même courbe de poids que les témoins normaux placés dans les mêmes conditions. Les aliments ingérés au cours de la période "d'alimentation facultative" servent donc à la formation de la plus grande portion de la soie, en partie directement, et en partie par le relai d'une formation de tissus, ce dernier phénomène persistant seul, et son importance étant de ce fait accrue, chez les vers à soie glandectomisés.
Disciplines :
Environmental sciences & ecology
Author, co-author :
Jeuniaux, Charles ; Université de Liège - ULiège > Institut Léon Fredericq > Biochimie