Abstract :
[fr] La prise en charge chirurgicale de la traumatologie à Kisangani (République démocratique du Congo) se heurte à des contraintes médico-économiques et culturelles qui aboutissent souvent à des prises en charge retardées. Le but de cette étude était de déterminer les délais de prise en charge, les délais opératoires et de les corréler aux complications postopératoires. Les résultats radiologiques et fonctionnels des fractures de jambe ont été également évalués. Notre hypothèse était que le taux de complications est significativement plus élevé en cas de prise en charge retardée. Cette étude rétrospective a été réalisée aux cliniques universitaires de Kisangani de 1996 à 2009. Soixante-seize fractures de jambe ou du pilon tibial traitées par ostéosynthèse interne ou externe à foyer fermé ou ouvert ont été analysées. Les résultats radiologiques et fonctionnels ont été évalués à 12 mois minimum. La prise en charge des patients était tardive. Le délai moyen d’admission à l’hôpital était de 19 ± 18,28 jours (extrêmes de 1 à 90 jours) avec une différence significative des complications selon le délai d’admission (p < 0,05) aux dépens des patients admis tardivement. Le délai opératoire moyen après l’admission était de 9,5 ± 8,51 jours (extrêmes de 1 à 30 jours) avec une différence significative des complications selon le délai opératoire (p < 0,05) aux dépens des patients opérés tardivement (infections, pseudarthrose). Le délai d’admission ou opératoire n’influençait pas les résultats fonctionnels (p > 0,05). Ces résultats sont cohérents avec ceux rapportés dans la littérature. Le retard de la chirurgie est associé à l’augmentation de complications postopératoires (infection, pseudarthrose) et de la durée d’hospitalisation. Un retard opératoire de plus de 48 heures doit être évité, sauf pour les patients médicalement instables qui nécessitent une période de stabilisation médicale. Niveau de preuve. – Niveau IV : rétrospectif – série historique.
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