Abstract :
[fr] Parmi toutes les caractéristiques auxquelles Lavater suggérait de porter attention dans l’étude d’un sujet, l’odeur corporelle est peut-être celle qui a le moins retenu l’attention des physiognomonistes. Si de nombreux médecins appuyaient encore au XVIIIe siècle leurs diagnostiques sur les odeurs émanant de leurs patients, celles-ci ont progressivement disparu, chassées par le grand mouvement hygiéniste à l’œuvre au XIXe siècle à l’issue duquel, désormais, c’était l’absence d’odeurs qui garantissait non seulement le statut social du sujet, mais aussi sa bonne moralité. C’est en observant l’instauration de normes, désodorisation des corps et usages des parfums, qui jalonnent ce cheminement entre le discours médical et le discours social que cet article fait apparaître l’évolution des conceptions et des interprétations de l’identité olfactive au cours du siècle.
[en] While many doctors in the 18th century still based their diagnoses on odours emanating from their patients, this reliance on odours gradually disappeared in the 19th century, thanks to the hygienist movement which lent credence to the absence of odours as assurance not only of social status but also the person’s moral character. By observing the development of standards that linked medical and social discourses, such as odour control and use of perfumes, this paper traces the evolution and interpretations of identity olfactory throughout the century.
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