Abstract :
[fr] 1. L'Escargot de Bourgogne (Helix pomatia L.) héberge dans son tube digestif une flore chitinolytique abondante, sujette à des variations quantitatives et qualitatives. 2. En utilisant un milieu gélosé à la chitine, de pH 7 à 7,5, on peut isoler en moyenne; par gr. de contenu intestinal, 500.000 à 1 million de bactéries chitinolytiques. Cette flore bactérienne, dont les Actinomycètes, les Myxobactéries et les Champignons filamenteux chitinolytiques sont pratiquement absents, est très différente de celle du sol ou des végétaux, dans laquelle ces organismes dominent au contraire. Comme cela se passe chez les organismes supérieurs, les conditions propres au milieu intestinal de l'Escargot sélectionnent une flore bactérienne particulière. La plupart des microorganismes chitinolytiques, ingérés, à partir du milieu extérieur, restent dans l'incapacité de se multiplier dans le tube digestif, ou même y sont détruits. Inversément, dans les excréments expulsés, les bactéries chitinolytiques qui ont pullulé in vivo sont rapidement supplantées par d'autres microorganismes, semblables à ceux du sol. 3. La flore chitinolytique du tube digestif, mise en évidence sur milieu à la chitine ajusté au pH 5.5, qui est celui du milieu intestinal de l'Escargot, est plus abondante et plus constante que sur ce même milieu au pH7. Elle est surtout concentrée dans l'intestin moyen, entre l'estomac et la première anse intestinale. 4. Pendant les périodes de repos de l'Escargot (léthargie estivale), les bactéries chitinolytiques se déveloippent abondamment sur les parois du tube digestif et y restent adhérentes. En effet, les broyats aseptiques d'estomacs et d'intestins d'Escargots en estivation prolongée sont très riches en bactéries chitonolytiques (10 à 100 millions par gr. d'organes) tandis que le contenu intesqtinal lui-même est pauvre. Lorsque l'Escargot se réalimente, la richesse particulière des broyats en bactéroies chitinolytiques diminue rapidement. 5. La flore bactérienne chitinolytique intestinale est sujette à des variations qualitatives. Il existe cependant un type bactérien, constant chez tous les Escargots examinés, qui constitue en moyenne 70% des microorganismes chitinolytiques isolés. C'est un bâtonnet de petite taille, Gram-négatif, non sporulant, à extrémités arrondies, doué de motilité, formant à la surface des milieux gélosés à la chitine des colonies plates, rugueuses, transparentes, non pigmentées, à bords sinueux ou découpés, dont le centre punctiforme est légèrement bombé bet d'aspect muqueux. -- Depuis que l'on sait, par les travaux de Karrer et de ses collaborateurs, que le liquide intestinal de l'Escargot de Bourgogne contient une chitinase et une cellulase, on a coutume d'admettre, sans preuves expérimentales d'ailleurs, que ces deux ferments sont secrétés par l'hépatopancréas. Florkin et Lozet ont montré récemment qu'une cellulase est produite par certaines bactéries de l'intestin de l'Escargot, et que la multiplication in vitro de ces bactéries est favorisée par l'addition aux milieux de culture des sucs digestifs de l'hôte. Les présentes recherches montrent l'existence, dans le tube digestif de l'Escargot, d'une flore chitinolytique susceptible de sécréter une chitinase.