Abstract :
[fr] La chitine, haut polymère linéaire B-1,4 de la N-acétyl-D-glucosamine, est largement utilisée dans le règne animal comme trame organique de structures exosquelettiques et cuticulaires. Une méthode enzymatique, rigoureusement spécifique, permet de déceler la chitine, de mesurer son importance quantitative, et de reconnaître l'existence de liaisons avec d'autres constituants (chitine "masquée" et chitine "libre"). Elle se présente principalement sous forme de microfibrilles (complexes glycoprotéiques). La chitine participe à l'édification de structures diverses élaborées par les Protozoaires, surtout Ciliés (membranes kystiques, fourreaux). Chez les Métazoaires Diblastiques, elle est secrétée par l'ectoderme de la grande majorité des Hydrozoaires, de quelques Octocoralliaires et Scyphozoaires (scyphistome). Elle manque totalement chez les Spongiaires et Cténaires. La chitine est fréquemment élaborée par l'ectoderme des Triblastiques Spiralia, tant Pseudocoelomates (surtout au niveau des enveloppes des oeufs) que Coelomates Protostomiens (dans les cuticules, coquilles, soies, opercules, écailles, spicules, etc ...), à l'exception des Siponculiens. On ne connaît par contre aucun cas de sécrétion de chitine chez les Acoelomates. La membrane péritrophique des Arthropodes et des Annélides est la seule structure chitineuse qui semble d'origine endodermique, de même que diverses formations cuticulaires de l'estomac de nombreux Mollusques. Si la chitine est très souvent sécrétée par l'ectoderme des Lophophoriens (tubes, ectocystes, coquilles), des Pogonophores et des Chaetognathes, elle manque par contre chez tous les Echninodermes, Stomocordés et Cordés, sauf au niveau de la membrane péritrophique des Tuniciers. La biosynthèse de la chitine est donc un caractère biochimique que l'on doit utiliser avec prudence dans les prpblèmes de phylogénie et de parenté systématique.
[en] Chitin, a high linear polymer composed of N-acetylglucosamine residues attached by B-1,4 glycosidic linkages, is often used in the animal kingdom as an organic support of cuticular and exoskeletal structures. A specific enzymatic method allows the detection and quantitative measurement of chitin, and may be suitable for pointing out the existence of some linkage to other constituents ("free" and "bound" chitin). Chitin is mainly organised, at the ultrastructural level, in microfibrils (glycoprotein complex). Chitin is a constituent of diverse structures, built up by Protozoa, mainly Ciliates (kystic membranes, sheaths). In Diblastic Metazoa, chitin is secreted by the ectoderm of most Hydrozoa and of some Octocorallia and Scyphozoa, but is completely lacking in Porifera and Ctenophora. Among Triblastic Metazoa, chitin is frequently secreted by the ectoderm of Spiralia, as well Pseudocoelomates (mainly in egg envelopes) as Protostomian Coelomates (in cuticles, shells, setae, operculae, scales, spicules, etc.), with the exception of Sipunculida. Chitin does not seem to be secreted at all by Acoelomates. Peritrophic membranes of Arthropoda and Annelida seem to be of endodermic origin, as well as different types of cuticular formations in the stomach of many Molluscs. Chitin is a frequent constituent of ectodermic productions in Lophophorates (tubes, ectocyst, shells), in Pogonophora (tubes) and in Chaetognatha. The secretion of this polysaccharide is entirely lacking in Echinoderms, Stomochordates and Chordates, with the remarkable exception of the peritrophic membrane in Tunicates. Chitin biosynthesis thus appears as a biochemical characteristic, which must be used with care when discussing the systematic position and phylogenetic relationships.