[fr] La spécificité du travail de Ludwig Wittgenstein après le Tractatus logico-philosophicus a consisté à étendre l’idée du grammatical (régi par des règles) à une organisation du domaine des significations qui n’est plus uniquement formelle mais concerne aussi les contenus sémantiques. Or, cette conception étendue de la grammaire philosophique bouscule doublement la caractérisation husserlienne. D’une part, dans une tendance propre à la philosophie analytique qu’assumera explicitement Moritz Schlick, elle tend à considérer comme conceptuelles les lois que la phénoménologie envisageait comme essentielles, c’est-à-dire reposant sur des essences (externes au langage). D’autre part, elle conçoit la grammaire comme un « livre des comptes » des usages effectifs plutôt que comme un code des usages possibles a priori. Ce faisant, comme le souligne à juste titre Charles Travis, elle prend en compte la sensibilité des règles aux « occasions », c’est-à-dire à leurs contextes d’application. Cette conception wittgensteinienne contribue à réviser le traditionnel partage entre la sémantique et la syntaxe et induit à penser que la sémantique elle-même est gouvernée par des règles grammaticales.
Disciplines :
Philosophy & ethics
Author, co-author :
Gauvry, Charlotte ; Université de Liège > Département de philosophie > Phénoménologies
Language :
French
Title :
De la grammaire pure logique à la grammaire philosophique. La grammaire des concepts chez Wittgenstein
Publication date :
2016
Journal title :
Bulletin d'Analyse Phénoménologique
ISSN :
1782-2041
Publisher :
Université de Liège. Unité de recherche "Phénoménologies", Liège, Belgium