Abstract :
[fr] Les réformes institutionnelles de 1988-1989 ont transféré aux Communautés les compétences en matière d’enseignement. Pour la Communauté française, cette responsabilisation a très vite rimé avec la nécessité de réaliser d’importantes économies et donc d’importantes réformes structurelles. Une première vague de protestation secoue Bruxelles et la Wallonie en 1990 mais, cinq ans plus tard, un nouveau plan d’économies préparé par la socialiste Laurette Onkelinx, Ministre-Présidente de la Communauté française, en charge notamment de l’Education, donne naissance à un long et douloureux mouvement de protestation. Celui-ci semble matérialiser la rupture entre une base enseignante proche, selon les réseaux, du PS ou du PSC, et un Exécutif au sein duquel ces deux partis fonctionnent en coalition. Réduction des dépenses, suppression de trois mille postes, fusions d’écoles, tous les ingrédients sont réunis pour que la situation soit explosive. Elle va l’être d’autant plus – et cela marquera d’ailleurs durablement les esprits – que certaines manifestations de mécontentement vont s’exprimer avec violence, s’attaquer à des symboliques fortes (la Fête de la Communauté française en septembre 1995, le 1er mai 1996) et perturber la vie privée de la Ministre et de son entourage.
Notre contribution s’inscrit dans le volet « images produites ». Elle s’interrogera sur le rôle des images dans la représentation que la presse écrite généraliste a donnée du mouvement enseignant et des enseignants eux-mêmes durant ce conflit. Grâce à certaines archives numérisées, le traitement du mouvement par l’audiovisuel public pourra, lui aussi, être abordé. La photographie de presse, la caricature et le reportage ont-ils contribué à présenter le mouvement enseignant de manière objective et dépassionnée ? Ont-ils au contraire – et jusqu’à quel point ? - intégré les clichés traditionnels véhiculés sur cette catégorie socio-professionnelle (conservatisme, attachement à de supposés « privilèges »…). Quelle image est renvoyée du syndicalisme enseignant ? Comment est mise en scène la relation triangulaire entre grévistes, ministre et public de l’école (parents et élèves) ? Quels sont le poids et le rôle dévolus à chacun ? Quelle est, spécifiquement, le traitement réservé au mouvement par un journal comme La Wallonie ? Comment a-t-il accompagné en images la rupture entre le monde enseignant, la CGSP et le parti socialiste, culminant le 1er mai 1996 ?
Event organizer :
Université de Namur, IHOES, Cegesoma, Carhop