Abstract :
[fr] Si les histoires de la littérature française font généralement peu de cas du roman d’anticipation, rendu invisible aux sélections de la postérité par la variété de ses désignations génériques, l’hybridité de ses formes et les discontinuités de son, ce dernier, en revanche, semble avoir des choses à dire au sujet de la littérature. Encore faut-il préciser de quel théâtre il est question dans ces anticipations, et dans quelle mesure il est possible de lire l’inscription d’un genre à travers la poétique d’un autre. Les thématisations du théâtre sont passibles d’une caractérisation multiforme impliquant des données d’ordre poétique, contextuel et historique. Plus qu’une définition de cette référence, la lecture transversale et diachronique de 1860 à 1930 qui suit entend formuler une interrogation sur les modalités de son traitement. Le théâtre participe-t-il, comme la poésie et le roman, et au même titre qu’eux, de la décadence anticipée des Lettres, signe d’un déclin général dont il prendrait acte à sa mesure ? Un genre ou un registre (drame, comédie, tragédie, boulevard, music-hall, vaudeville, opérette, etc.) est-il mis en évidence, ou ceux-ci sont-ils plutôt indifférenciés, voire présentés comme équivalents ? Ces considérations révèlent-elles une hybridation ou une remise en question des classements micro- et macro-génériques ?