[fr] Confrontation de textes védiques et de fouilles menées sur des sites indiens à propos d’un des plus importants sacrifices védiques : l’agnicayana. Les envahisseurs indo-aryens se sont trouvés en face de la civilisation citadine et pacifique des cités indusiennes peut-être déjà sur le déclin (1900 av.n.è.) et devant une culture austro-asiatique, celle des dépots métalliques (1600 à 1000 av.n.è.), qui est propre aux populations munda’s. La poterie témoigne de cette diversité ethnique . Elle est rosée chez les indusiens, grise chez les indo-aryens. Vers 500 av.n.è.on voit apparaître la poterie rouge et noire peut-être fabriquée selon un procédé rituel.
La question se pose : les indo-aryens ont-ils emprunté aux autochtones le rite d’agnicayana qui consiste à élever un autel de 11.800 briques en forme d’oiseau aux ailes semi-déployées. L’agnicayana, décrit dans 5 livres du Śatapathabrāhmaņa , n’est pas qu’ une fantaisie de théoriciens du sacrifice. En 1957-58 , les fouilles de Kausambi en ont exhumé un exemplaire qui daterait d’environ 185 av.n.è. et aurait été édifié par ordre du roi Puṣyamitra pour célébrer sa victoire sur le roi indo-grec Ménandre. Des objets significatifs ont été découverts dont un crâne humain, celui de la victime enterrée avec une carapace de tortue dans les fondations ; un vase sui generis, l’ukhā, qui sert à transporter le feu et une plaque en métal précieux, le rukma, qui relève plutôt de la composante munda de la culture indienne. Ces trouvailles permettent de faire le lien avec les textes et de leur donner de la plausibilité.