Abstract :
[fr] A partir des mêmes phrases mentionnées en n.11 , Śabara traite du rapport entre la mémorisation du texte védique et sa compréhension, mais au-delà, il s’y ajoute une dimension sociologique. Puisque les 2 phrases ne formulent aucun bénéficiaire de ces activités, on devrait noter que, pour les choses de la vie pratique, elles sont ouvertes à tous, même aux śūdra’s. Mais, quand il s’agit du Veda, elles sont restreintes aux 3 varņa’s supérieurs (brâhmanes, guerriers et paysans). Tel est le point qui est relevé incidemment par Śabara et Kumārila.
Prabhākara va plus loin encore. Il semble nous dire que la mémorisation du Veda ne vise que secondairement à sa compréhension , mais est un moyen d’accéder au statut de précepteur (ācāryakaraņa) d’élèves de naissance ārya comme lui-même. Du śūdra, le « hors-caste » il n’est pas question.
Son disciple Śalikanātha (750-820 de n.è.) au contraire fait une place au śūdra dans l’enseignement pourvu qu’il ressente le besoin de d’instruire. En revanche Pārthasarathimiśra (1050-1120) en écarte le śūdra incapable de mémoriser, de comprendre et d’accomplir les rites védiques des deux-fois nés.
Ce premier sūtra de Jaimini et ses gloses à travers les siècles jettent donc quelque lumière sur le statut des exclus dans une société à classes/castes.
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