Brahmadatta; roi-ermite; cursus transmigratoire; dialogue entre fourmis; abdication; cris des êtres vivants; gravitas des rois et des ermites; rire et vies antérieures; Harivamsha XIX
Abstract :
[fr] Le Harivaṃśa commence par la biographie du roi de Kāmpilya (district de Farukhabad au sud du Gange). On y découvre un épisode amusant de la vie de ce souverain relié à son cursus transmigratoire. Appelé Svatantra dans sa vie précédente, le futur Brahmadatta avait utilisé une vache tuée pour honorer ses ancêtres et bénéficier ainsi du pouvoir les cris de tous les êtres.
Or donc, au cours d’une balade avec son épouse Saṃnati, en entendant un (mâle) fourmi faire la cour à la femelle, il se met à rire. Sa femme s’en vexe et se met à bouder. Brahmadatta prie Viṣņu de l’aider. Le dieu suscite la venue d’un brâhmane qui déclenche chez le roi la nostalgie de ses vies antérieures. Br décide donc d’abandonner le pouvoir et de se retirer avec sa femme dans la forêt pour y mener une vie ascétique.
Le rire de Br, suscité par une scène amoureuse chez des fourmis, était déplacé. Des rires intempestifs ou inattendus peuvent provoquer l’irritation d’un témoin. Ici il s’agit d’une reine comme dans le Kathāsaritsāgara, la reine Parvatī, ou Kaikeyī dans le Rāmayāna.
Le rire a une connexion avec le souvenir des vies antérieures. Ainsi un bambin sur les genoux de sa mère rit en pensant à ses existences antérieures. Il convient plutôt aux femmes, alors que le sérieux (gravitas), ou tout au plus un mince sourire, est propres aux rois et aux ermites.