[fr] La Prakaraņapañcikā de Ś(ālikanātha) (750-820 de n.è.)nous présente les grands thèmes de la philosophie rituelle (mīmāṃsā) en 14 chapitres. Le 10e ch. expose le débat autour de la destruction instantanée des êtres matériels et conceptuels soutenue par le bouddhisme et l’argument de la reconnaissance et du souvenir que le brahmanisme présente comme l’antidote à l’impermanence.
L’inférence bouddhiste : « parce que cela existe, cela est instantané » pose que l’instantanéité, c’est-à-dire le changement, est la condition de la causalité. Pour l’adversaire du bouddhiste, l’être n’a pas besoin d’être instantané ; il peut posséder un certaine permanence et ne changer que grâce à des co-facteurs extérieurs.
Ces co-facteurs sont, à leur tour, remplacés chez le bouddhiste par des points-instants qui rendent les rendent inutiles, mais excluent aussi toute ressemblance entre passé, présent et futur puisqu’il n’y a plus rien qui soit permanent. Le souvenir d’une identité à travers les temps est impossible., et le rapport conceptuel reliant fumée et présence de feu n’est plus généralisable.
Le dernier thème traité est celui de la structure ontologique de l’être réel. Si elle se définit comme bheda/abhedha « différence et non-différence » elle n’est admise ni par le boudddhiste, ni par Prabhākara , car elle consiste en une union contradictoire. L’existence se révèle par la connaissance .
Le destruction instantanée n’est pas pour Ś une intuition sensible, comme le déclare le bouddhiste ; c’est la reconnaissance » qui l’est.