rites de nouvelle et pleine lunes; oblations à Agni et Soma; jâmi; upâmshuyâja; Mîmâmsâ-sûtra's; oblation de beurre; cuillers dhruvâ et juhû; Vishnu; prière silencieuse
Abstract :
[fr] Lors des nouvelle et pleine lunes (appelées aussi syzygies), les traités de rituel védique prescrivent, au milieu de chacun des 2 cérémonies, une oblation de beurre accompagnée d’une prière silencieuse : l’upāṃśuyāja (UY). Mystiquement chacune de ces offrandes permet au patron du sacrifice de prendre possession du jour et de la nuit ; techniquement, elle sépare l’une de l’autre la première obation à Agni de la suivante à Agni et Soma. Les officiants sont en effet désireux d’éviter que 2 actes semblables se succèdent immédiatement sous peine de redondance (jāmi).
Le rôle de l’UY est donc abordé par Jaimini dans ses aphorismes rituels : Mīmāṃsā-sūtra’s 2 2 9-12, 3 5 1-12, 5 4 19-21, 6 5 1-11, 10 8 33-34 + 47-71 et explicité par Śabara dans sa glose auxdits sūtra’s.
Le problème de base est le suivant : l’UY est-il un acte sacrificiel de plein droit, c’est-à-dire découlant d’une injonction propre ou n’est-il qu’un procédé technique de séparation de 2 oblations, auquel cas il sera omis si, pour une raison ou une autre, l’oblation n°2 est absente? Au cas où il doit être accompli coûte que coûte, il est considéré comme obligatoire et non plus comme recommandable ; son rôle de séparateur est tenu comme une forme d’éloge.
D’autres questions annexes se greffent sur le débat principal :
-faut-il prélever un peu du beurre offert à l’UY et le garder jusqu’au rite final d’élimination des déchets ? La réponse est oui et on en donne la raison à l’aide d’un bref mythe.
-de quelle cuiller doit provenir ce beurre : dhruvā ou juhū ?
-en combien de fois (le texte dit « couches ») faut-il le verser ? Et à quel dédicataire divin : Viṣņu ou un autre dieu ? On se décide pour Viṣņu.
-l’UY a-t-il sa place au rite de pleine lune ou au rite de nouvelle lune ?