Efficacité du traitement des tendinopathies chroniques par infiltration de plasma riche en plaquettes

Introduction:
Les tendinopathies sont des pathologies d’hyperutilisation essentiellement présentent chez les sportifs ainsi que les travailleurs manuels. Elles représentent près de 20% des troubles musculo-squelettiques et plus de 30% des consultations en médecine générale et en médecine sportive. Ces tendinopathies peuvent être rebelles aux traitements conservateurs, raison pour laquelle de nouveaux traitements sont développés parmi lesquels figurent les infiltrations de plasma riche en plaquettes (PRP). L’objectif de notre étude est d’évaluer l’effet d’une injection de PRP suivie d’un protocole de rééducation standardisé chez des patients présentant différentes tendinopathies : épicondylites, tendinopathies du moyen glutéus, patellaires, calcanéennes et fasciites plantaires. Enfin, nous souhaitons mettre en évidence des facteurs biologiques de bon pronostic suite à un traitement par PRP.

Matériels et méthodes :
51 patients atteints de différentes tendinopathies, réfractaires aux traitements de kinésithérapie classique depuis au moins 3 mois, ont reçu une injection de PRP sous contrôle échographique sans anesthésie locale. Par la suite, ils ont bénéficié d’une rééducation excentrique standardisée. Aux trois temps de l’étude (pré-injection, 6 semaines et 12 semaines), ils ont reçu une évaluation algo-fonctionnelle (EVA, PRTEE, HOOS, VISA-P, VISA-A, FAAM) en fonction de la localisation de la tendinopathie et une évaluation de la douleur par un algomètre de pression.

Résultats :
Les résultats montrent d’une manière générale une amélioration significative de l’EVA (p=0,01) après 3 mois de suivi et une amélioration de l’algomètre de pression entre 6 et 12
semaines (p=0,05). Pour les épicondylites, les améliorations sont significatives pour l’EVA
(p=0,017) et le PRTEE (p=0,0036) au terme de l’étude. Les tendinopathies du moyen glutéus, patellaires et les fasciites plantaires montrent également une amélioration clinique mais non significative (nombre de sujets trop faible). Concernant les tendinopathies d’Achille, l’EVA (p<0.001) et le VISA-A (p=0,018) évoluent de manière significative après les 6 premières semaines. Aucune relation n’a été mise en évidence entre l’évolution de l’EVA et de l’algomètre de pression et les paramètres biologiques.

Conclusions :
Une injection de PRP couplée à un programme de rééducation excentrique présente des effets positifs au niveau de la symptomatologie douloureuse et la fonctionnalité pour les épicondylites et les tendinopathies d’Achille. Malgré l’absence de résultats significatifs, la
tendance est à l’amélioration clinique concerne également les tendinopathies du moyen glutéal, patellaires et les fasciites plantaires.