méthodologie ethno-criminologique; délinquance en groupe; jeunes
Abstract :
[fr] La criminologie nous amène à travailler avec des populations difficiles d’accès et requiert
une démarche méthodologique structurée et prenant en compte les caractéristiques du
milieu de rencontre. A partir de notre recherche portant sur les groupes de jeunes délinquants ou déviants, une spécificité est apparue dès le début des démarches empiriques.
En effet, une notion d’exclusivité est entendue entre chaque membre du groupe, rendant
l’accès à l’information difficile tant les frontières de ce groupe vis-à-vis de l’extérieur sont
imperméables. Le chercheur se trouve alors confronté à différents obstacles: la difficulté
de prise de contacts avec les groupes, la difficulté d’intégration du chercheur au sein de
ceux-ci et la difficulté de récolte de données suffisantes pour la recherche. Au vu des
constats de terrain, nous avons développé une méthodologie spécifique inspirée de
modèles ethnologiques. En prenant en compte les jeunes en tant qu’experts de leur vécu
et les intervenants médiateurs d’inclusion sur un terrain, ce processus méthodologique
relève d’une co-construction de trois pôles et partenaires et s’apparente à une approche
ethno-criminologique. Ce processus par étapes se décline en séquences temporelles
successives. Tout d’abord, le positionnement du chercheur comme non-détenteur du
savoir, la triangulation de la relation, l’acceptation de la temporalité de la démarche et de
l’instrumentalisation de la relation sont autant d’éléments constituant l’étape préalable de
ce processus méthodologique. Les étapes suivantes se construisent sur la base de l’évolution du lien entre le chercheur et les jeunes. La loi des 4 C réunit ces étapes, la relation
évoluant de la confiance, à la confidence, ensuite à la communication pour aboutir à la
coopération
Disciplines :
Criminology
Author, co-author :
Witvrouw, Line ; Université de Liège - ULiège > Départ. de Psychologies et Cliniques des Systèmes humains > Départ. de Psychologies et Cliniques des Systèmes humains
Glowacz, Fabienne ; Université de Liège - ULiège > Départ. de Psychologies et Cliniques des Systèmes humains > Clinique de la Délinqu.,des inadapt.soc.& proces.d'insert.
Language :
French
Title :
Groupes délinquants juvéniles, quelle méthode pour une recherche « ethno-criminologique » ? La loi des 4 C
Publication date :
June 2015
Journal title :
Revue Internationale de Criminologie et de Police Technique et Scientifique
Anger, M. (1996). Initiation pratique à la méthodologie des sciences humaines (2ième édition), Anjou, Éditions CEC Inc.
Bandura, A. (1971). Social Learning Theory, United States, Editions General Learning Corporation.
Becker, H. S. (1985). Outsiders: études de sociologie de la déviance, Paris, Editions A.M. Métaillé.
Broca, P. (1866). Anthropologie, Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, tome. 1, 276-300.
Brillon, Y. (1980). Ethnocriminologie de l’Afrique noire, Paris, Montréal, Editions Librairie Philosophique J. Vrin, Presses de l’université de Montréal.
Blackman, S. (2005). «Youth Subcultural Theory: A Critical Engagement with the Concept, its Origins and Politics, from the Chicago School to Postmodernism», Journal of Youth Studies, vol. 8, no. 1, 1-20.
Born, M. & Glowacz, F. (2014). Psychologie de la délinquance, Bruxelles, Editions De Boeck et Larcier.
Cloward, R. A. & Ohlin, L.E. (1960). Delinquency and opportunity. A theory of delinquent gangs, New-York, Editions Free Press.
Dishion T. & Dodge, K. (2005). «Peer Contagion in Interventions for Children and Adolescents: Moving Towards in Understanding of the Ecology and Dynamics of Change», Journal of Abnormal Child Psychology, vol.33, no.3, 395–400.
Fournier, M., Cousineau, M-M. & Hamel S. (2004). «La victimisation: un aspect marquant de l’expérience des jeunes filles dans les gangs», Criminologie, vol. 37, no 1, 149-166.
Fredette, C. & Guay, J.P. (2014), «La culture de gang, l’identité de membre et la délinquance» dans Guay, J.P. et C.
Fredette (dir.) (2014). Le phénomène de gangs de rue. Théories, évaluations, interventions, Montréal, Editions Les presses universitaires de Montréal, 151-165.
Glaser, B.G. & Strauss, A.L. (2009). The discovery of grounded theory: Strategies for qualitative research, United States, Editions Transaction Publisher.
Guay, J.P. et Fredette, C. (dir.) (2014). Le phénomène de gangs de rue. Théories, évaluations, interventions, Montréal, Editions Les presses universitaires de Montréal, 17-35.
Guay, J.P, Fredette, C. & Dubois, S. (2014). «Définir, classifier et mesurer» dans Guay, J.P. & Fredette, C. (dir.) (2014). Le phénomène de gangs de rue. Théories, évaluations, interventions, Montréal, Editions Les presses universitaires de Montréal, 17-35.
Jankowski, M.S. (1991). Islands in the Street. Gangs and American Urban Society, Berkeley and Los Angeles, Editions University of California Press.
Klein, M. W., Weerman, F. M. & Thornberry, T.P. (2006). Street gang violence in Europe, European Journal of Criminology, vol. 3, no. 4, 413-437.
Lejeune, C. (2014). Manuel d’analyse qualitative. Analyser sans compter ni classer, Louvain-la- Neuve, Editions De Boeck.
Marshall, C. & Rossman, G.B. (1999), Designing qualitative research 3rd edition, Thousand Oaks, Sage Publications.
Mellor, B., MacRae, L., Pauls, M. & Horninck, J. (2005). «Les gangs de jeunes au Canada: Examen préliminaire des programmes et des services», Sécurité publique et protection civile Canada, L’institut canadien de recherche sur le droit et la famille.
Mohammed, M. (2011). La formation des bandes. Entre la famille, l’école et la rue, Paris, Editions Presses Universitaires de France.
Mohammed, M. (2007). «Des «bandes d’ici» aux «gangs d’ailleurs»: comment définir et comparer », dans Mohammed, M. et M. Mucchielli (2007). Les bandes de jeunes. Des «blousons noirs» à nos jours, Paris, Editions La Découverte, 265-285.
Morizot, J. & M. Le Blanc (2000). «Le rôle des pairs dans l’émergence et le développement de la conduite délinquante: une recension critique des écrits», Revue Canadienne de Psycho- Education, vol. 29, no 1, 87-117.
Muuss, R. E. (2006). «Friendship Patterns and Peer Group Influences: An Ecological Perspective Based on Bronfenbrenner, Kandel, and Dunphy», dans Muuss, R. E. (2006). Theories of Adolescence 6th edition, New York, Editions McGraw-Hill. 300-319.
Normandeau, S., Guay, F., Harper, E., Damant, D. & Rinfret-Raynor, M. (2002). «Prévention de la violence envers les filles. Les programmes doivent-ils être spécifiques selon le genre?», Actes du colloque tenu à Montréal le 25, octobre 2002, Centre de recherche interdisciplinaire sur la violence familiale et la violence faite aux femmes (CRI-VIFF) et L’Institut de recherche pour le développement social des jeunes (IRDS).
Ogien, A. (1999). Sociologie de la déviance, Paris, Editions Armand Colin.
Robert, P. & Lascoumes, P. (1974). Les bandes d’adolescents: une théorie de la ségrégation, Paris, Editions Ouvrières.
Sauvadet, T. (2006). «Les jeunes «de la cité»: comment forment-ils un groupe? Une analyse comparative entre trois terrains», Socio-logos: Revue de l’association française de sociologie, vol 1, 2-24.
Spergel, I.A. (1995). The Youth Gang Problem: A Community Approach, New York, Oxford University Press.
Topinard, P. (1876). «Anthropologie, ethnologie et ethnographie», Bulletins de la Société d’anthropologie de Paris, II° Série, Tome 11, 199-229.
Warr, M. (2002). Companions in crime: the social aspects of criminal conducts, Cambridge, Editions Cambridge University Press.
Weerman, F. M. (2011). «Delinquent peers in context: a longitudinal network analysis of selection and influence effects», Criminology, vol 49, no.1, 253-286.
Witvrouw, L. (2012). Représentations et mobilisations de la délinquance par les groupes d’adolescents délinquants. Présentation dans le cadre de l’état d’avancement des travaux doctoraux en criminologie, Université de Liège, http://hdl.handle.net/2268/123405
Witvrouw, L., «Comptes rendu de terrain», Liège et Bruxelles, réalisés entre le 07 décembre 2011 et le 26 novembre 2013.