Abstract :
[fr] L’aménagement transsexuel comme solution à l’adolescence
La transsexualité est souvent banalisée par les médias, séduits par l’idée facile à vendre d’une âme sexuée, donc du drame de la possible inadéquation entre le sexe psychique et le sexe corporel.
L’observation clinique rigoureuse de son élaboration plaide cependant pour une architecture complexe, résultant d’une dynamique subtile entre le psychisme, l’histoire et l’environnement.
En effet, dans l’analyse d’un cas clinique, nous constatons que, face au risque de l’effondrement identitaire d’une structure fragile le Moi tente de se renforcer par l’organisation de mécanismes de défense qui élabore une nouvelle identité étayée sur un physique transité vers l’autre sexe.
Si l’on analyse les interactions précoces sous l’angle de la formation de l’identité sexuelle, le noyau « genré » du Moi peut subir une double attaque, par manque d’identification au même et par attaque mortifère du différent. Le Moi se trouve ainsi délié et persécuté par des objets partiels ou peu introjectés.
A l’adolescence, moment potentiellement traumatique de la sexuation, le jeune se trouve confronté à l’interrogation sur son identité sexuelle, et lorsque le noyau « genré » s’est précisément trouvé fragilisé, l’angoisse surgit, avec le risque d’une bascule psychotique.
Dans ces cas extrêmes, la recherche d’une nouvelle enveloppe, remodelage de la peau, permet de contenir l’éclosion du courant psychotique grâce à la disponibilité permanente de l’incorporation du différent, identification certes coûteuse en ressources mais peut-être, à même d’éviter l’effondrement narcissique complet.