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Abstract :
[fr] Le bassin du Kou, dans le sud-ouest du Burkina Faso, est depuis quelques décennies le théâtre de différentes formes de problèmes et conflits que l’on rencontre souvent dans des zones irriguées. S’étendant sur 1.800 km², ce petit bassin contient la deuxième plus grande ville du Burkina Faso (Bobo-Dioulasso). Il couvre un ancien périmètre de riz irrigué aménagé par l’état et plusieurs zones agricoles exploitées de façon informelle. Malgré une relative abondance des ressources en eau, la plupart des utilisateurs de l'eau font régulièrement face à des pénuries d’eau en raison d'une augmentation de la population agricole et de pratiques d’irrigation inefficientes.
A la demande des parties prenantes publiques et privées actives dans la région, des outils d’aide à la décision ont été développés (à moindre coût) afin de garantir le suivi-évaluation des ressources en eau et leur utilisation.
Pour le suivi régional, des cartes d’occupations de sol ont été établies à partir d’images aériennes, prises avec un petit avion amateur. Combinées avec des données du réseau hydrométrique, des cartes de consommation en eau régionale ont été dessinées. Des régions présentant de mauvaises efficiences en irrigation ont pu être identifiées. A partir de ces constats régionaux, des actions plus détaillées et spécifiques ont pu être entreprises.
Au niveau du périmètre irrigué, plus grand consommateur en eau situé le plus en aval et soucieux de la mauvaise gestion de l’eau à leur niveau, un diagnostic des efficiences en distribution et consommation a été élaboré. Suite à ces constats négatifs, le logiciel SIMIS (FAO) a été mis en place afin de proposer une répartition d’eau équitable, et d’améliorer les rendements malgré les ressources en eau en diminution.
Quant à la panoplie de parcelles informelles en amont, un modèle de simulation eau-sol-plante, simple mais robuste, AquaCrop (aussi FAO), a été adapté. Des calendriers d’irrigation, issu de ce logiciel, permettent aux agents de terrain de conseiller les exploitants d’augmenter les efficiences en irrigation et ainsi accroître la disponibilité en eau pour les utilisateurs en aval.
A chaque fois, plusieurs séances de concertation ont accompagné le développement et la mise en place de ces différents outils. Tous les acteurs, décideurs et agriculteurs, ont été entendus et informés afin de garantir la durabilité et l’appropriation des approches. Chaque outil est appliqué de manière indépendante à son niveau, nécessitant un nombre limité de données ; mais les résultats combinés contribuent à une gestion intégrée des ressources en eau pour l’agriculture irriguée. Des entretiens ont démontré une amélioration des moyens de subsistance en raison de la meilleure distribution de l'eau et une meilleure compréhension entre les différents utilisateurs de l’eau.