[fr] Scheler, remarque Gurvitch, "est arrivé à des résultats qui nous semblent présenter de véritables acquisitions, acquisitions très importantes pour la philosophie contemporaine. Ainsi en est-il de sa critique du formalisme kantien et de son analyse phénoménologique de l'intentionnalité émotionnelle". Celles-ci, poursuit-il, sont toutes deux "d’une importance et d’une valeur primordiales". En effet , au coeur d’une époque où l’Allemagne philosophique est plus que jamais féconde, la pensée schelerienne apparaît à beaucoup comme l’une des premières à avoir véritablement "fait ombre à la gloire de Kant" tout en restant sur son terrain. Sans pour autant souscrire à la philosophie du soupçon, il s’écartera définitivement du schéma rationaliste en vigueur depuis l’avènement du cogito cartésien, dont l'auteur des trois critiques compte "parmi les héritiers" et qu’il n’hésite pas à tenir — bien qu'il en reconnaisse la puissance — pour un véritable "tissu d’erreurs du point de vue de son contenu philosophique". Nous voudrions montrer dans cet article que c'est, en Allemagne, une telle critique du cogito qui a permi à Scheler d'ouvrir les voies d'une sociologie phénoménologique, bien avant Schütz. Et même peut-être les voies de la sociologie tout court.
Research Center/Unit :
service de sociologie des identités contemporaines (Groupe de sociologie politique et morale EHESSParis)
Disciplines :
Philosophy & ethics
Author, co-author :
Frère, Bruno ; Université de Liège - ULiège > Institut des sciences humaines et sociales > Sociologie des identités contemporaines
Language :
French
Title :
Phénoménologie et personnalisme. Remarques sur le formalisme en éthique de Max Scheler.
Alternative titles :
[en] Phenomenology and personnalism. Remarks about the Max Scheler's Formalism in Ethics.