Keywords :
field, habitus, critical sociology, domination, , symbolic power, strategy, symbolic capital,
Abstract :
[fr] Pierre Bourdieu, décédé en 2002, a laissé derrière lui une œuvre riche d’une quarantaine d’ouvrages et de centaines d’articles1. L’école « critique » qu’il a forgée fait autorité depuis les années 70 pour toute une génération de sociologues à travers le monde. Aux innombrables traductions et commentaires accessibles dans toutes les langues s’ajoutent aujourd’hui des hommages dont il y a fort à parier que le nombre aura doublé d’ici la publication du présent texte. Mais des critiques, dès les années 80 se sont également présentées, non souvent sans une véritable pertinence (Boudon, Boltanski, Latour). Nous montrerons à ce titre qu'il est devenu impossible de les contourner depuis le point de vue critique, lequel n'est fonctionnel que sur certains terrains. Il peut donc apparaître très audacieux de prétendre, en quelques pages, à la fois résumer une œuvre aussi dense que complexe, déjà décortiquée par de nombreux spécialistes à maintes reprises et en présenter les principaux déficits. Pour nous aider dans cette tâche, nous nous armerons, en plus, des principaux textes de l’intéressé, des synthèses exhaustives de son oeuvre qui font actuellement autorité comme celles de Pinto (1998), de Mounier (2001), de Corcuff (2003a) et surtout celle Accardo sur laquelle nous nous appuierons principalement (1997) ainsi que des principaux ouvrages ayant engagé la discussion critique. En abordant les différents concepts clefs (habitus, champ, hexis, illusio) depuis ces derniers nous verrons en quoi cette sociologie, malgré son succès, peut continuer à être considérée sinon comme déterministe, en tout cas comme structuraliste. Il existe un ensemble de réalités sociales qu'elle ne permet pas d'éclairer et qui implique de se tourner vers d'autres paradigmes