énonciation visuelle, sémiotique visuelle, Louis Marin, Jacques Fontanille
Abstract :
[fr] Le propos de cet article est de rendre compte des développements de la théorie de l’énonciation à la suite de la proposition d’Emile Benveniste d’étendre ce concept à la musique et à d’autres langages non verbaux. Un retour sur cette question se révèle aujourd’hui nécessaire pour plusieurs raisons. Certaines sont internes à la discipline et aux sciences du langage — la légitimité du visuel en tant que langage —, d’autres sont extra-disciplinaires, venant surtout des sciences de la communication et de la philosophie de l’art.
Nous aborderons ici deux questions fondamentales concernant l’énonciation dans le visuel, étroitement liées entre elles. La première concerne la subjectivité inscrite dans l’image et sera approchée via la notion d’énonciation énoncée (personne/espace/temps). L’analyse énonciative de l’énoncé visuel vise en effet à décrire « d’où l’on voit », à savoir les points de vue à partir desquels l’image a été conçue et demande à être saisie par le regard de l’observateur.
La deuxième question concerne la notion de métalangage. Comme l’a affirmé Jacques Fontanille, l’énonciation est « un métalangage "descriptif" car, en prédiquant l’énoncé, elle affiche sa propre activité, elle la code et en fait un événement sensible ou observable » (Sémiotique du discours, 2003, p. 283). Une première interrogation émerge alors : peut-on parler de métalangage dans le cadre du visuel, où il est d’ailleurs déjà difficile de repérer une véritable langue visuelle, dotée d’un alphabet de signes disjoints et d’une grammaire figée ?
Research Center/Unit :
Sémiotique et rhétorique
Disciplines :
Art & art history Languages & linguistics
Author, co-author :
Dondero, Maria Giulia ; Université de Liège - ULiège > Département de langues et littératures romanes > Sciences du langage - Rhétorique