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Abstract :
[fr] Le vieillissement normal s’accompagne d’un dysfonctionnement exécutif important. Or, on sait aujourd’hui qu’il existe une forte variabilité interindividuelle quant aux effets du vieillissement sur la cognition. Selon l’hypothèse de la réserve cognitive (Stern, 2009), les individus qui auraient développé un haut niveau de réserve résisteraient mieux aux effets du vieillissement que des individus de plus faible réserve cognitive. Dans cette étude, nous avons voulu mesurer l’impact des facteurs de réserve cognitive sur le fonctionnement exécutif au cours du vieillissement normal. Nous avons recruté 59 participants âgés de 60 à 80 ans, sans trouble cognitif ni neurologique. Nous leur avons proposé 8 tâches cognitives évaluant le fonctionnement exécutif : des épreuves d’inhibition (test de Stroop, test de Hayling, subtest Incompatibilité de la TAP), de flexibilité (subtest Flexibilité de la TAP, épreuve d’alternance arithmétique « plus-moins ») et de mise à jour (subtest Lettre-Chiffre de la MEM III, mise à jour de consonnes et tâche de 2-back). De plus, nous leur avons demandé de compléter différents questionnaires évaluant quatre facteurs de réserve cognitive (niveau d’études, parcours professionnel, activité physique et activités de loisir). Nous avons réparti nos participants en deux groupes en fonction de leur niveau de réserve cognitive (faible et haute). Des analyses de t de student (p<0.05) montrent que les participants avec une haute réserve cognitive ont de meilleures performances au subtest de mise à jour des consonnes (p=0,05) ainsi que des résultats quasi significatif pour le score composite de mise à jour (p=0,06) et le subtest de mise de consonnes (p=0,06). Nous avons aussi évalué l’impact spécifique de chaque facteur de réserve cognitive sur les performances au moyen de régressions simples (p<0.05). Les données montrent que le niveau d’étude explique une part significative de la variance du score composite de mise à jour et aux subtests Flexibilité et Lettre-Chiffre ainsi qu’une part quasi significative de la variance au score de mise à jour de consonnes. L’activité professionnelle au cours de la vie explique une part quasi-significative de la variance pour le score de mise à jour (p=0,07) et pour le test de mise à jour de consonnes (p=0,07). Enfin, les activités de loisir, quant à elles, expliquent une part significative de la variance des performances à la tâche du 2-back et une part quasi-significative de la variance des performances au test de Hayling (p=0.06). En conclusion, il apparait que les sujets âgés avec un haut niveau de réserve cognitive montrent de meilleures capacités à certains tests exécutifs uniquement. De plus, nos données suggèrent que tous les aspects du fonctionnement exécutif ne sont pas impactés de façon similaire par les différents facteurs de réserve cognitive.