Abstract :
[fr] L’étude en laboratoire de l’amassage de nourriture chez les Rongeurs a toujours été limitée
par la faiblesse de la méthode utilisée.
La plupart du temps, celle-ci consiste à compter ou à peser le nombre de graines ou de
pastilles ramenées à la cage d’habitat, à partir d’un stock dispersé aux abords de cette
dernière. Il en a résulté, la plupart du temps, l’obtention de résultats empiriques très éloignés
des observations effectuées sur le terrain.
La méthode de conditionnement opérant, utilisée dans cette recherche, permet non
seulement des observations à long-terme, par la possibilité qu’elle offre à l’animal de se livrer
ad libitum à son activité, mais surtout, elle rend possible une automatisation de
l’enregistrement des données tant quantitatives que temporelles.
Des études de longue durée ont été effectuées en grande partie en milieu semi-naturel, sur
le hamster doré (Mesocricetus auratus) et sur le tamia rayé (Tamias striatus).
Elles ont notamment mis en lumière les variations de la motivation à l’amassage selon le
sexe, mais également en fonction du moment de l’année et de la température, ou du type de
nourriture proposée.
L'existence d'un rythme circadien, sous-tendant l'activité d'amassage a été confirmée.
Il a également été montré que la distribution temporelle de l'activité d'amassage chez T.
striatus, concentrée principalement dans l'après-midi, se distinguait nettement de celle de
l'activité locomotrice, qui s'extériorise surtout le matin.
La présence d'un rythme circannien (ou circannuel) a également été mise en évidence. Les
résultats obtenus indiquent toutefois que si un tel rythme permet la synchronisation du réveil
chez les membres de l'espèce, il n'en va pas de même en ce qui concerne la période
automnale d'amassage et l'entrée en léthargie. En effet, si ces phénomènes se déclenchent
chez certains tamias, à date plus ou moins fixe, d'autres, au contraire, attendent l'arrivée de
conditions défavorables pour s’y livrer.
Il a par ailleurs été noté que, lors de la période automnale, la photopériode perd de son
importance, comme Zeitgeber, alors qu'une coordination relative semble être effectuée par le
cycle de température.
[en] The laboratory study of food hoarding in Rodents has always been limited by the inadequacy
of the methods that were used.
This usually consisted of counting or weighing the number of seeds or pellets returned to the
habitat cage from a stock dispersed around it. In most cases, this resulted in empirical results
far removed from observations on the ground.
The method of operant conditioning used in this research enables not only long-term
observations, by letting the animal go about its activity ad libitum, but above all, it makes
automation of both quantitative and temporal data saving possible.
Long-term studies were performed in a semi-wild environment on the golden hamster
(Mesocricetus auratus) and the Eastern chipmunk (Tamias striatus).
In particular, they highlighted variations in hoarding motivation not only according to sex, but
also depending on the time of year and temperature, or type of food on offer.
The existence of a circadian rhythm underlying the hoarding activity was confirmed.
It was also found that the temporal distribution of hoarding activity in T. striatus, concentrated
mainly in the afternoon, was clearly distinguished from that of locomotor activity, which is
notably demonstrated in the morning.
The presence of a circannual rhythm was also highlighted. However, the results indicate that
if such a rate enables synchronisation of awakening among members of the species, this
does not hold true with regard to the autumnal period of hoarding and entry into lethargy.
Indeed, if these phenomena are triggered in certain chipmunks at a more or less fixed time,
others, on the other hand, wait for the arrival of adverse conditions to deliver it.
It was also noted that during the autumnal period, photoperiod, i.e. Zeitgeber, loses its
importance, while relative coordination seems to be performed by the temperature cycle.