Abstract :
[fr] Dans le cadre du contrat de rivière Sourou, un réseau de surveillance de la qualité des eaux souterraines a été mis en place à travers 8 campagnes de prélèvement effectuées de 2006 à 2014. Les échantillons d’eau provenaient de 23 forages et 9 puits localisés dans la vallée du Sourou. Parmi les paramètres physico-chimiques analysés, les concentrations observées en nitrates étaient préoccupantes. Sur les 32 points d’eau analysés, 14 d’entre eux fournissaient une eau contenant des teneurs en nitrates supérieurs à la valeur seuil de potabilité de l’OMS de 50 mg NO3/L, soit 44 % de non-conformité. Des concentrations très élevées, supérieures à 500 mg NO3/L avec un pic à 860mg/L, ont été observées. Étant donné les importantes variations observées d’un ouvrage à l’autre, une contamination généralisée de la nappe n’était
pas envisageable. Un diagnostic, au cas par cas, a permis d’identifier les causes possibles de cette dégradation. Plusieurs pistes de contamination, en lien avec les activités anthropiques, ont été évoquées à proximité des ouvrages : la défécation sauvage animale et humaine, la présence de latrines à fond perdu, des fosses fumières, des dépôts de déchets, des rejets
d’eaux usées. Il convient aussi de s’interroger sur l’impact de l’utilisation de la dynamite pour le creusement des ouvrages, celle-ci pouvant laisser dans l’eau des traces de nitrates. Cette eau non potable est cependant utilisée par les populations rurales du Sourou. Plutôt que l’abandon des forages ou puits fortement contaminés, la mise en place de périmètres de protection au sein desquels seraient éliminées les sources de contamination, peut améliorer la situation. Ne faudrait-il pas aussi faire preuve de prudence lors de l’usage d’explosifs nitratés pour le forage de nouveaux ouvrages ?