L'odeur : question de sens ou de chimie

Afin de mesurer au mieux un paramètre, il faut préalablement connaître son identité.
Concernant la métrologie de la pollution olfactive, toute la difficulté réside dans la particularité de cette pollution. En effet, bien qu’associée à la pollution de l’air par les molécules volatiles qui la génèrent, elle en diffère par son effet sensoriel. Il va de soi que la pollution olfactive n’a de sens que par son odeur. Chaque individu a son propre odorat et dès lors sa propre interprétation de l’odeur. C’est cette subjectivité qui rend cette pollution si délicate à qualifier et à quantifier et qui la distingue de la pollution de l’air. De plus, contrairement à d’autres pollutions sensorielles de type sonore ou visuel, l’élément porteur ’est pas dans ce cas une grandeur physique telle que la longueur d’onde électromagnétique ou la variation de pression mais une grandeur physico-chimique particulière dont la mesure est beaucoup plus complexe.
Un dictionnaire de langue française définit l’odeur comme « une émanation volatile, caractéristique de certains corps et susceptible de provoquer chez l’homme ou chez un animal des sensations dues à l’excitation d’organes spécialisés ». Cette définition de l’odeur met notamment en jeu deux disciplines : la chimie et la physiologie. En effet un chimiste pourrait présenter l’odeur comme un ensemble de molécules aux propriétés spécifiques qui inhalées par un individu génère une réaction, il s’intéresserait dès lors aux odorants alors qu’un physiologiste parlerait plutôt du stimulus induit par ces odorants et des mécanismes qui le provoquent au niveau des organes.
Le traitement de l’information olfactive par le cerveau, la perception olfactive, conduit à plusieurs types de sensation. En effet, l’odeur perçue a trois grandes particularités :
l’intensité, la qualité (ou la nature de l’odeur) et la tonalité hédonique ou affective (agrément/désagrément). A ces trois dimensions, il faut ajouter le caractère temporel du stimulus, dimension très utilisée dans le cadre de la pollution olfactive.