Abstract :
[fr] Dans nos pays industrialisés, l’exploitation forestière fait appel à des machines de plus en plus lourdes pour assurer la vidange des coupes et le débardage des grumes. Lorsque des charges élevées sont appliquées sur des sols sensibles, une compaction du sol peut se produire entraînant une réduction de porosité, avec des conséquences néfastes sur la vitalité des peuplements.
Au niveau environnemental, du fait de la compaction, l’infiltration de l’eau dans le sol est réduite, principalement dans l’horizon superficiel. Une accumulation de l’eau à la surface du sol avec un accroissement des écoulements latéraux et du ruissellement peut apparaître. Il en résulte une augmentation des risques d’inondation et de pollution de surface provenant de l’application d’intrants. Le risque d’érosion sur des sols en pente, même faible, est également accru.
En Europe, on estime que 32 % des couches profondes de sol sont largement dégradées. A l’inverse de l’érosion ou de la salinisation qui montrent des signes visibles de dégradation, les effets néfastes de la compaction ne sont pas immédiatement perceptibles. Du fait que la compaction des horizons profonds (au-delà de 30 cm) est un phénomène difficilement réversible par régénération naturelle et que les méthodes de restauration artificielles ne sont pas toujours couronnées de succès, l’Union Européenne considère la compaction comme l’un des facteurs majeurs de la dégradation physique des sols.
Le projet de Directive européenne COM(2006)232 amendé par la note 16157/07 du 14 décembre 2007 établit un cadre général pour la protection des sols. Ce projet prévoit notamment que les Etats membres, dont fait partie la Belgique, identifient sur leur territoire les zones susceptibles de présenter des processus de dégradation du sol (érosion, perte de matière organique, compaction, salinisation, contamination et perte de biodiversité). Une fois les zones à risque identifiées, les Etats membres doivent proposer des objectifs de réduction des risques ainsi que des mesures concrètes permettant de les atteindre. Ils sont libres de fixer leurs propres objectifs et de décider comment et quand les atteindre. Le projet SoCo a établi une cartographie de la sensibilité des sols européens à la compaction. Cependant, étant donné sa faible résolution, cette carte ne permet pas de se faire une idée précise de la situation en Wallonie.
Par ailleurs, le Code Forestier Wallon entré en vigueur le 13 septembre 2008 prévoit explicitement l’interdiction d’occasionner des dégâts au sol qui pourraient avoir des conséquences à long terme sur la vitalité des peuplements.
Dans ce cadre, la Direction générale opérationnelle Agriculture, Ressources naturelles et Environnement du SPW a décidé de mettre en œuvre une étude pour analyser de manière plus précise les risques de compaction des sols en Wallonie.