Abstract :
[fr] Cette thèse est une contribution à l’analyse empirique de la performance (efficacité technique et effectivité) dans le secteur de la distribution de l’eau en Afrique Subsaharienne. Nous cherchons à répondre à la question de l’impact des modes d’organisation (participation du secteur privé, régulation et une combinaison de deux) sur l’amélioration de la performance dans ce secteur. Notre analyse s’appuie sur les données issues de la base des données de l’AICD pour la période 2000 à 2005.
Premièrement, grâce au modèle de Battese & Coelli (1995), nous calculons les scores d’efficacité technique et nous identifions les sources de l’inefficacité technique. L’approche PLP nous sert de technique complémentaire pour approfondir l’examen des élasticités d’échelle et du coût implicite des pertes d’eau sur le réseau pour chaque opérateur. En moyenne, les entreprises de l’échantillon sont techniquement inefficaces sur la période. Réguler par contrat de performance conduit à des scores d’efficacité technique plus élevés que réguler par agence. La participation du secteur privé dans la gestion ou l’exploitation du service présente un effet positif sur l’efficacité technique. Il n’y a pas de preuve d’une différence significative entre l’efficacité technique des entreprises sous gestion publique régulées par contrat de performance ou par agence de régulation et celles avec participation du secteur privé dans la gestion ou l’exploitation régulées par contrat de performance ou par agence de régulation. Les élasticités d’échelle sont, en moyenne, décroissantes. Le coût des pertes d’eau sur le réseau est évalué, en moyenne, à 4 travailleurs pour 100.000 m³ d’eau perdue. De plus, ce coût marginal a tendance à augmenter avec les niveaux de la qualité du réseau.
Deuxièmement, nous analysons notre question de recherche en prenant en compte la performance en termes d’effectivité. Nous nous appuyons sur la méthode DEA basée sur la procédure en double bootstrap (Simar & Wilson, 2007) en appliquant l’approche analytique, en 4 étapes, inspirée de Mbuvi et al., (2012). Les résultats laissent entrevoir l’existence d’un problème d’ineffectivité plus élevé que celui d’inefficacité technique. Ainsi, les opérateurs ont besoin des ressources additionnelles pour atteindre 100% de leur effectivité. Réguler par contrat de performance conduit à une plus grande effectivité que réguler par agence de régulation. La variable relative à la participation du secteur privé dans la gestion ou l’exploitation du service a un effet négatif et significatif sur l’effectivité. Enfin, il n’y a pas de différence significative, en termes d’effectivité, entre les entreprises avec participation du secteur privé dans la gestion ou l’exploitation régulées par agence ou par contrat de performance et celles publiques régulées par agence ou par contrat de performance.
Enfin, nous évaluons l’impact des variables institutionnelles sur les taux de couverture du service en utilisant les modèles à effets fixes. Nous nous attaquons à la question de l’endogénéité en utilisant le cadre proposé par Heckman (1978). Réguler par contrat de performance a un effet positif et significatif sur les taux de couverture. La participation du secteur privé dans la gestion ou l’exploitation du service possède un effet négatif et significatif sur les taux de couverture du service. Combiner la gestion publique avec la régulation par agence ou par contrat de performance conduit à des taux de couverture du service plus élevés que combiner la participation du secteur privé dans la gestion ou l’exploitation du service avec la régulation par agence ou par contrat de performance.