Keywords :
éjaculation précoce; définition; latence éjaculatoire; prévalence; étiologie; anxiété; traitement; thérapies cognitivo-comportementale; thérapie sexuelle; inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine; premature ejaculation; definition; ejaculatory latency; prevalence; etiology; anxiety; treatment; cognitive-behavior therapies; sex therapy; selective serotonin reuptake inhibitors
Abstract :
[fr] L’éjaculation précoce (EP) est un trouble qui répond à trois critères : (1) une éjaculation rapide, (2) un sentiment de manque de contrôle sur celle-ci et (3) une détresse relative à la situation. Par delà ces repères, les manières de diagnostiquer le trouble diffèrent toutefois selon les auteurs. Le critère de rapidité semble le plus controversé, certains en laissant l’appréciation au seul sujet, d’autres imposant des latences éjaculatoire maximales. Bien qu’elle ait essuyé de nombreuses critiques, notamment quant à l’absence de repères objectifs de vitesse, la définition du DSM-IV(-TR) reste la plus couramment employée.
Le trouble touche environ 15 à 30% de la population masculine, mais les estimations varient énormément en fonction des méthodologies adoptées et des populations considérées.
Plusieurs facteurs peuvent concourir à son apparition. Il est certainement possible d’incriminer des risques bio-constitutionnels, des facteurs d’apprentissage, des influences culturelles et cognitives et le rôle de l’anxiété. Aucune donnée solide ne permet de mettre en cause des traits de personnalité autres qu’anxieux. Quant à l’influence de l’âge, elle reste un objet de controverses.
Des techniques cognitivo-comportementales s’avèrent efficaces pour traiter l’EP. Les taux de succès apparaissent cependant variables et la nature des processus efficients n’est pas totalement claire. Des molécules sérotoninergiques peuvent également être employées efficacement de même que l’application locale de gels anesthésiants, mais leur action reste strictement symptomatologique. L’utilité des inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 est pour sa part contestée. La combinaison d’approches psychosexologiques et pharmacologiques pourrait se révéler fructueuse mais on ne dispose pas encore de suffisamment d’essais cliniques pour l’affirmer.
Bien que des traitements efficaces existent, peu de gens semblent y recourir de façon satisfaisante. Des efforts devraient être déployés afin de rendre les traitements plus accessibles au public et afin de former adéquatement les intervenants en santé.
[en] Premature ejaculation (PE) is a disorder characterized by three components: (1) a rapid ejaculation, (2), a feeling of lack of control upon ejaculation, (3) and a distress related to this condition. The criterion of rapidity appears to be most controversial: some authors refer only to subjects’ judgment, while other ones set a maximum ejaculatory latency. Although it focused some criticisms related to a lack of objective latency criteria, the definition of PE propounded by the DSM-IV(-TR) remains most currently used.
PE affects about 15 to 30% of the male population. However, the estimations can vary widely depending on populations and methodologies.
Several factors contribute to the occurrence of the disorder: one may very probably charge bio-constitutional risks, learning factors, cultural and cognitive influences and the role of anxiety. No robust data allow to implicate personality factors other than anxiety. The influence of the age remains a controversial topic.
Cognitive-behavioral techniques appear to be quite efficient in the treatment of PE. However the success rates are variable, and the precise nature of the therapeutic active process remains unclear. Serotonergic drugs and local anesthetics are also efficient, but their action remains strictly symptomatic. The usefulness of phosphodiesterase-5 inhibitors is disputed. Combining psychological and pharmacological approaches might be promising. Unfortunately, there is a lack of clinical trials in this field.
Although effective treatments do exist, only a few affected people appear to use them satisfactorily. Efforts have still to be made in order to train adequately heath practitioners and to make the treatments more accessible to the public.
Publisher :
Association pour l’Etude, la Modification et la Thérapie du Comportement, Liège, Belgium