[fr] Elaborer une réflexion à propos des passages d’éléments et caractères d’une culture à l’autre implique une préoccupation académique qui oblige à donner une définition au concept de culture. La culture de n’importe quel groupe de personnes ne peut pas être réduite à une liste d’éléments, bien que souvent cela soit fait pour permettre le développement de certains discours et politiques. Les frontières entre une culture et l’autre semblent se briser, non seulement à cause de la rencontre constante des différents gens grâce à la mobilité concrète et à l’imagination dans le monde globalisé, mais aussi de ce qu’une « logique métisse » met en évidence : les cultures ne seraient que le résultat d’une invention arbitraire et fonctionnelle de spécificités à partir d’un syncrétisme originaire. L’analyse des échanges culturels se situe alors entre la fluidité d’un concept (culture lue, interprétée, écrite ou inventée) et la concrétude de faits complexes. Les habitudes alimentaires dans la diaspora marocaine que je traite dans cet article constituent un de ces faits, terrain où s’entrelacent éléments biologiques, questions économiques, goûts, fois, normes, traditions, changements et où la rencontre avec l’altérité culturelle déclenche des dynamiques dignes de grandes attentions.