Abstract :
[fr] Le cheptel caprin algérien est estimé à 3,8 millions de têtes dont 2,2 millions de femelles adultes. Comptant 400000 têtes, la race caprine kabyle représente un dixième du cheptel national. Afin de caractériser cette race et son élevage dans la région d’Ath Waghlis, une enquête a été menée auprès de 69 éleveurs (dont 22 femmes) de chèvres répartis sur les communes d’Akfadou, Chemini, Souk Oufella et Tibane. Les questionnaires portaient sur le profil socio-économique du ménage et ses activités agricoles, ainsi que les données techniques se rapportant à la production de chèvres. Il a également été procédé à la caractérisation morpho-biométrique des chèvres (18 mensurations corporelles, 3 variables qualitatives). L’analyse des structures d’élevage par classification hiérarchique ascendante (CHA) a permis de retenir quatre groupes d’élevages conservant 55,7% de la variabilité totale. Les variables considérées étaient le nombre d’animaux par espèce (chèvre, bovin, ovin, lapin, poule, dinde, ruches) et le nombre d’arbres (oliviers et figuiers) détenus. Le nombre moyen de chèvres pour chaque groupe est de 7,2±2,8, 11,1±3,5, 22,3±1,4 et 3,4±1,0. Le groupe 3, démontrant les plus grands effectifs caprins, est composé de personnes âgées en moyenne de 67 ans et ne pratiquant pas l’arboriculture. Ils possèdent également les plus importants effectifs d’ovins (48,67), de lapins (50,83), de poules (48,33) et de dindes (42). Le groupe 4, qui a les effectifs caprins les plus faibles, représente le groupe des jeunes éleveurs (moyenne ~39 ans), orientés vers l’élevage bovin (~52 têtes) et la production d’oliviers (~207 oliviers) et de figuiers (~47 figuiers). Les 18 variables morpho-biométriques étaient significativement plus élevées chez les mâles que chez les femelles (p<0,05). La chèvre kabyle est de petite taille (mâle : 68,23 cm vs femelle : 65,41 cm) et à poil long (mâle : 12 cm vs femelle 9 cm). Ses oreilles sont tombantes, le profil convexe à cassure nasale peu accentuée et sa robe va du brun foncé au noir.
La riche diversité génétique des caprins locaux à Ath Waghlis souffre du manque de coordination des efforts de sélection des éleveurs, notamment du fait de l’absence de standard de la race et par l’introduction de races exotiques. Cette richesse devrait représenter un vivier utile où puiser les gènes d’intérêt pour la valorisation de la production locale, basée sur un engagement fort des éleveurs dans la production d’individus correspondant à un idéal collectivement déterminé.