Abstract :
[fr] Le soutien de la France à la Belgique de l'été 1960 n'allait pas de soi, au regard des tensions qui avaient perturbés leurs relations au printemps, sur l'Afrique. Cette effusion de l'été 1960, certes relative, est due au choc suscité par les émeutes congolaises et à la realpolitik : perdre le soutien de Bruxelles à l'ONU, lors de sessions consacrées à l'Algérie, serait préjudiciable pour Paris. Pourtant, cet appui français s'estompe et aboutit au silence, d'octobre 1960 à janvier 1961. Si la mort de Patrice Lumumba n'a guère troublé ces relations bilatérales, on constate que le printemps 1961 est propice à une relance de négociations, de plus en plus serrées, relatives, par exemple, à la préservation des intérêts belges au Congo par la France. En août 1961, les premiers signes d'une volonté française d'étendre à nouveau son influence sur l'ex-Congo Belge, afin de concurrencer les velléités britanniques, apparaissent. Dés lors, si une coopération sur le plan technique est possible, les relations franco-belges au Congo évoluent vers un régime de compétition.
Par ailleurs, cette étude est l'occasion de peser le rôle du diplomate, en particulier l'ambassadeur belge à Paris, Marcel-Henri Jaspar. Réputé pour son manque de discrétion et certains faux pas diplomatiques, il bénéficiait toutefois d'atouts importants : une vaste sociabilité, une relation privilégiée avec le général de Gaulle et avec certains dirigeants africains. Controversé à Bruxelles, trop médiatique aux yeux de certains, il a été évincé d'affaires de première importance. Enfin, cette problématique permet de déceler l'évolution des moyens de communication de l'ambassade de Belgique, sous l'impulsion de Jaspar : instauration du public relation, développement du télex et d'une correspondance assidue avec le Chef de Cabinet du Roi.
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