[fr] Situé dans le Golfe de Guinée, le littoral béninois est soumis –sur certains tronçons– à une érosion assez rapide ces dernières décennies. Cette érosion côtière est principalement due actuellement aux activités humaines parmi lesquelles les perturbations sédimentaires occasionnées par la construction de divers barrages dont celui de Nangbéto sur le fleuve Mono ; le blocage du transit littoral par les ouvrages portuaires de Cotonou ; les carrières de sable exploitées à même la plage ; et la diminution d’apports sédimentaires provenant de l’ouest
suite à divers travaux de protection des côtes. En utilisant la fonction multi dates disponible dans Google Earth, cet article estime la superficie érodée à Cotonou entre 2002 et 2011 à l’est de l’exutoire du Lac Nokoué. En outre, il évalue le nombre de maisons détruites ainsi que le nombre de personnes contraintes à une migration forcée. Les figures sont importantes puisque de l’ordre de cent mètres de zone côtière ont totalement disparu au cours des dix dernières années sur un tronçon de près de six kilomètres de long en pleine ville ou en proche périphérie.
Cette analyse montre qu’actuellement les dommageables modifications géomorphologiques résultent essentiellement de l’addition non envisagée d’activités humaines couplée à l’absence de gouvernance. Par ailleurs, nous sommes en droit de nous interroger sur les risques d’érosion côtière dans les décennies à venir avec l’amplification annoncée de l’augmentation du niveau des océans due au réchauffement climatique.
Ozer, Pierre ; Université de Liège - ULiège > DER Sc. et gest. de l'environnement (Arlon Campus Environ.) > DER Sc. et gest. de l'environnement (Arlon Campus Environ.)