[fr] Bien que les techniques végétales soient d'application de longue date pour fixer les berges de cours d'eau, elles font maintenant partie d'une réflexion plus générale avec la prise en compte des besoins écologiques des écosystèmes de rivières et le développement de l'ingénierie végétale qui régit la mise en oeuvre des renaturations. Les travaux décrits dans cet ouvrage apportent les outils permettant la traçabilité et l'évaluation comportementale d'écotypes ligneux vis-à-vis de risques sanitaires connus (principalement la maladie de l'aulne) ou de pollutions attendues (diffusion de métaux lourds) tout en préservant leur capacité d'adaptation naturelle. Par l'établissement de collections d'aulnes, de saules ou de frênes autochtones et une multiplication
végétative respectueuse de la diversité locale, les ressources génétiques de toute une région
transfrontalière sont rendues disponibles pour tout programme de renaturation de berges de cours d'eau ou de zones écologiquement équivalentes à réhabiliter dans les bassins de la Meuse, du Rhin et de l'Escaut. Cet ouvrage s'adresse aux gestionnaires de cours d'eau, aux éco-conseillers du monde rural ou urbain, aux étudiants en sciences du vivant, ainsi qu'à toute personne s'intéressant à l'écosystème « rivière » et à la qualité de l'eau. Les stratégies développées peuvent trouver application en d'autres lieux ou avec d'autres essences.
Résumé de l'article
La présence des éléments-traces métalliques (ETM) dans les sols est essentiellement due aux activités humaines. Ils représentent, à ce jour, une importante problématique car ils peuvent contaminer tous les niveaux de la chaîne alimentaire et augmenter les risques pour la santé humaine et le maintien des écosystèmes. C’est pourquoi la tolérance aux ETM et leur transfert vers les plantes sont largement étudiés. Certains ETM, comme le zinc, sont des oligoéléments pour les organismes vivants. Mais, à fortes concentrations, ils deviennent tous toxiques. Chez les plantes, cette toxicité est due à plusieurs raisons. D’une part, il peut y avoir production d’espèces réactives d’oxygène (ROS) qui vont alors interagir avec les macromolécules de la cellule (stress oxydatif). Cette induction de ROS peut être directement liée à l’action du métal sur les réactions d’oxydo-réduction (réactions Haber-Weiss et Fenton) ou indirectement, en se liant, par exemple, aux enzymes impliquées dans la défense antioxydative. D’autre part, les métaux peuvent entrer en compétition, au niveau des racines, avec les nutriments essentiels. Ces perturbations cellulaires affectent finalement le développement de la plante et peuvent mener à la mort de celle-ci si elle ne développe pas des mécanismes de tolérance. Dans ce chapitre, nous reprenons les différentes voies de toxicité des ETM mais aussi les mécanismes de tolérance développés par les plantes : l’influence de la rhizosphère, le système antioxydatif ainsi que le transport et la séquestration des ETM. Enfin, nous développons
le concept de la phytoremédiation, et plus précisément la phytoextraction et la phytostabilisation, en faisant le lien avec ces mécanismes de tolérance. Mots-clés : métal lourd, plante, tolérance, pollution du sol.