Abstract :
[fr] La décision de la commission européenne de mettre fin en 2015 à la politique des quotas laitiers mise en place en 1984 va vraisemblablement bousculer le paysage laitier européen mais aussi mondial. Plus que jamais les grands pays producteurs (Etats-Unis, Canada, France, Allemagne, Pays-Bas, Irlande, Nouvelle-Zélande) vont dans ce contexte de libéralisation et de globalisation de « l’or blanc » se livrer une concurrence effrénée dans laquelle la majorité des producteurs n’auront que peu ou rien à dire. L’augmentation attendue de la production laitière mondiale (15 milliards de litres par an entre 2010 et 2020) résulte bien entendu de l’augmentation de la population mondiale (3,1 milliards entre 1970 et 2010 auxquels s’ajouteront 2 milliards de plus en 2050) mais également du fait que davantage de personnes en Extrême et Moyen-Orient, en Amérique du Sud et en Afrique du Nord consomment davantage de lait et de produits dérivés.
L’enjeu pour la majorité des éleveurs européens ou non va être de réduire les coûts liés à la production laitière en (1) optimisant les ressources alimentaires, (2) en améliorant la santé mammaire, (3) en augmentant la longévité des vaches, (4) en réduisant la fréquence des maladies métaboliques, locomotrices ou infectieuses et (5) en améliorant la fécondité.
L’amélioration de la fécondité passe définition oblige par la réduction de l’âge du premier vêlage et de l’intervalle entre vêlages. Par gestion, il faut entendre dans un premier temps la quantification du problème et dans un second l’identification des diverses hypothèses diagnostiques qui en sont responsables. Les facteurs de nature alimentaire, thérapeutique, pathologique ou de gestion susceptibles de modifier l'évolution normale de chaque femelle depuis sa naissance jusqu'au moment de sa réforme sont de nature diverse. Ils concernent l'individu ou le troupeau. Ils sont directement ou indirectement responsables de leur fertilité et/ou de leur fécondité. Leurs effets se manifestent de manière isolée ou synergique. Ils concernent aussi bien les animaux que ceux qui en ont la responsabilité sanitaire ou de gestion. Ils sont de nature anatomique, infectieuse, hormonale, thérapeutique ou zootechnique. Par gestion de la reproduction, il faut entendre une approche épidémiologique, globale de l’infécondité qui en intègre les aspects spécifiques sans négliger pour autant les autres aspects qui ne lui sont pas directement liés. Par gestion de la reproduction, on peut aussi comprendre sa gestion hormonale à savoir le recours à des protocoles thérapeutiques de synchronisation des inséminations et donc des vêlages. L’une et l’autre approche s’inscrive dans le contexte d’une identification systématique des animaux à risque au travers d’un suivi mensuel de reproduction. Ce suivi est la clé de voûte d’une gestion de la reproduction.
Au travers d’une démarche hypothético-déductive, la présente communication se propose de
- quantifier les performances de reproduction au travers des ses principaux paramètres de fécondité et de fertilité : cette première étape est indispensable pour identifier la présence ou non d’un problème d’infécondité,
- passer en revue et de manière aussi synthétique que possible les diverses hypothèses et donc les facteurs de risque responsables d’infécondité
- proposer des stratégies curatives ou préventives, anti-infectieuses ou hormonales voire zootechniques pour limiter les conséquences de l’infécondité.