[en] The Zapara Indians in the Upper Amazon are on the verge of disappearing from the linguistic map. This is a fact. And yet, their emergence within the political landscape in Ecuador (but not yet in Peru), has provided them with a greater international visibility as an indigenous group. Most unusually, the accounts of dreams become one of the key elements of new forms of identity practices and identification processes – as those narrated here by two Zapara political leaders will attest. In search of their material and immaterial heritage, these leaders make use of the realm of dreams, using occurred dreams to orient their choices in the reconstruction of a collective memory. The dream, as a tool for engaging in a regredient process or in the return into the past, provides the historical elements that the Indians will then re-inject into their present in order to construct new “traditions”. In this dissertation, I will be describing the mechanisms, the learning of, and the local theories concerning the experience of dreams. In order to be understood, the dream must first circulate, and must have an issuer as a point of departure. Dreaming is also the means for a privileged relationship between human and non- human beings. Throughout this thesis, various systems of memory will be examined based upon empirical data revealing of the dreamt experience, but also of daily life, such as new teaching methods, or the creation of artefacts, produced both by ancestors or contemporaries. These accounts will help us to understand this new process of “Zaparaisation”, which depends as much on a process of ethno-archiving than on ethno-museography, and which awakens the immaterial. [fr] Les Indiens Zápara de haute Amazonie sont en train de disparaître de la carte linguistique. C’est un fait. Et pourtant, leur émergence politique en Équateur (mais non encore au Pérou), contribue à les placer sur le devant de la scène indigène internationale. Le plus insolite est que les récits de rêves – comme en témoignent plus spécifiquement ceux narrés ici par deux leaders politiques zápara – deviennent un des éléments clés d’une genèse identitaire retrouvée. En quête de leur patrimoine matériel et immatériel, ces leaders instrumentalisent le champ onirique, y puisant les récits qui orienteront leurs choix dans la reconstruction d’une mémoire collective. Le rêve, truchement d’un processus régrédient, de remontée dans le passé, fournit des éléments d’histoire que les Indiens réinjectent dans le présent pour constituer une nouvelle « tradition ». Dans cet essai seront décrits les mécanismes, les apprentissages et les théories locales concernant les expériences oniriques. Pour être compris, le rêve doit avant tout circuler, et avoir un émetteur comme point de départ. Aussi est-il le mode de relation privilégié entre les personnes humaines et non humaines. Dans la thèse, plusieurs régimes de mémoire seront étudiés à partir des données relevant de la vie onirique, mais aussi de la vie quotidienne, telles que les nouvelles expériences éducatives, ou la production d’artefacts, ceux produits par les ancêtres ou nos contemporains. Elles nous aideront à comprendre ce nouveau processus de « zaparaïsation », qui s’appuie tant sur l’ethnoarchivage que sur une ethnomuséographie, et qui sonne le réveil de l’immatériel.
Centre/Unité de recherche :
Centre EREA, Flacso Ecuador
Disciplines :
Anthropologie
Auteur, co-auteur :
Bilhaut, Anne-Gaël ; Université de Liège - ULiège > Institut des sciences humaines et sociales > Anthropologie culturelle
Langue du document :
Français
Titre :
Le réveil de l’immatériel. La production onirique du patrimoine des Indiens Zápara (Haute Amazonie)
Titre traduit :
[en] Awakening the Immaterial. Producing Zapara Indian heritage through dreams.