Abstract :
[fr] La question des querelles en littérature a, au cours des dernières années, suscité un intérêt certain, ce dont témoigne le regain de publications relatives au sujet. Encore faut-il constater que cette problématique semble parfois se suffire à elle-même et que sa dimension plaisante agrémente des études littéraires quelquefois tenues pour revêches. Pourtant, sans minimiser la valeur divertissante de l’anecdote, on ne saurait assez souligner l’importance effective des mouvements d’opposition, des fractures et autres dissensions qui dynamisent la vie littéraire autant qu’elles en définissent les conditions à une époque donnée, modifiant en cela les manières d’être, d’agir et de penser des individus évoluant dans cet univers. Il demeure, au sujet de ces querelles littéraires, de nombreuses enquêtes à mener, qui tiennent autant à leur rôle socialisateur, créatif et dynamisant, qu’aux formes dans lesquelles elles prennent corps, aux raisons qui les motivent, aux articulations qu’elles permettent entre l’individuel et le collectif, voire aux ressources rhétoriques qui les sous-tendent, dans les œuvres ou dans les discours parallèles accompagnant celles-ci. Pour illustrer la façon dont ce questionnement peut s’élaborer, nous proposons ici un parcours en amont et en aval de la nébuleuse parnassienne, dont l’origine se trouve au mitan du XIXe siècle. Les revendications esthétiques afférentes ont engagé diverses formes de querelles qui, de la préface à l’œuvre, offrent l’occasion d’examiner autant les vecteurs et les supports de ces positionnements, que les dynamiques de concorde qu’ils impliquent, avec et contre eux.