Abstract :
[fr] Dans cet article, nous évaluons, du point de vue des banques, le potentiel que revêtent les
articulations entre les banques commerciales et les institutions de microfinance (IMF) au Cameroun en termes de financement du milieu rural, des segments des micro-entreprises et des petites et moyennes entreprises (PME). Accessoirement, nous cherchons à définir la meilleure forme de partenariat entre les deux types d’institutions.
Les résultats obtenus suggèrent que les articulations entre les banques et les IMF peuvent
potentiellement être bénéfiques à toutes les parties prenantes (les banques, les IMF et les
bénéficiaires finaux). Cette étude met également en évidence le fait que ces articulations peuvent être encore plus bénéfiques si elles impliquent davantage les banques commerciales dites nationales (de droit camerounais dans notre cas) par rapport aux succursales de groupes bancaires étrangers. En effet, notre recherche révèle qu’à travers ces partenariats, de par leur proximité culturelle et leur propension à prendre plus de risques, ce sont ces banques qui seront susceptibles d’offrir directement ou indirectement (via les IMF) des produits et des services financiers plus adaptés aux populations, notamment rurales, aux micro-entreprises et aux PME.
A la question de savoir si une meilleure forme de partenariat entre les banques commerciales et les IMF existe, les résultats permettent de soutenir qu’il n’y a pas de meilleure forme de partenariat en tant que telle, que la forme la plus indiquée dépend du stade de développement de l’IMF et qu’en tout état de cause, celle-ci doit privilégier une banque nationale plutôt qu’une succursale d’une banque étrangère.
La portée des résultats obtenus permet en outre d’envisager un nouveau modèle d’interactions pour les véhicules d’investissement en microfinance (VIM), modèle qui viendrait répondre aux réticences que ceux-ci peuvent avoir de directement investir dans des IMF et qui se baserait sur les banques commerciales nationales même si le concours des banques étrangères peut avoir été nécessaire à un stade donné du processus.
[en] In this article, we evaluate, from the point of view of banks, the potential of articulations
between commercial banks and microfinance institutions (MFIs) in Cameroun in terms of financing of the rural and the micro, small and medium enterprises (MSMEs). Furthermore, we seek to define the best form of partnership between the two types of institutions. The results obtained suggest that the articulations between banks and MFIs can potentially be beneficial to all stakeholders (banks, MFIs but also recipients). This study also highlights the fact that these articulations can be even more beneficial if national commercial banks, under the Cameroonian law in our case, participate rather than branches of foreign banking groups. Indeed, our research reveals that through these partnerships, from their cultural proximity and their propensity to take more risks, national commercial banks will more likely offer either directly or indirectly (through MFIs) more adapted financial products and services to both the rural and the MSMEs’ segments. The question of knowing if a better form of partnership between commercial banks and MFIs exists, results suggest that there is no better form of partnership as such;
that the best form depends on the MFI’s development stage and that in any case this partnership should privilege a national commercial bank rather than a branch of a foreign bank. Even if the foreign banks’ contest might be necessary at a given stage of the process, the results make it also possible to consider a new model of interactions implying Microfinance investment vehicles and national commercial banks. This model would have the advantage to help mitigate risks that those vehicles perceive when deciding to directly invest in MFIs.