[fr] La réponse des communautés de plantes herbacées à la gestion du pâturage a été étudiée sur le domaine INRA de La Fage, Causse du Larzac. L’intensité de l’utilisation des terres est vue comme un filtre de perturbation et de ressource qui trie les espèces. Les traits fonctionnels sont placés au cœur d’une approche intégrée de l’étude de la structure des communautés.
Les variations continues des traits liés à l’acquisition des ressources et à une phénologie précoce traduisent le remplacement d’espèces tolérantes au stress par des espèces rudérales, le long du gradient d’intensité d’utilisation (évitement du pâturage). Les espèces graminoïdes sont présentes et particulièrement abondantes tout le long du gradient d’intensité d’utilisation des terres. Les changements d’identité des espèces et d’identité fonctionnelle reflètent néanmoins des différences de tolérance au pâturage entre ces espèces. A l’échelle de la communauté, la forte convergence fonctionnelle de ces traits confirme l’effet « filtre » des pratiques de gestion sur les espèces dominantes.
Par ailleurs, la richesse spécifique est maximale pour des niveaux intermédiaires de pâturage. Elle est associée à la coexistence de plusieurs types biologiques et à une forte richesse fonctionnelle. Ces résultats sont interprétés comme une extension de l’hypothèse de perturbation intermédiaire aux traits des espèces coexistantes.
Enfin, l’étude de la dynamique des interactions entre plantes expérimentées par cinq espèces cibles a permis d’identifier i) une tendance à la facilitation de la survie, ii) une intense compétition pour la biomasse liée à la croissance des voisins. Si l’effet des communautés de structure spécifique et fonctionnelle contrastée est similaire, la réponse des espèces cibles dépend fortement de l’identité de l’espèce, et de la phénologie. Les espèces les plus précoces souffrent le moins de la compétition et bénéficie le plus de la facilitation. [en] Plant community response to grazing management was studied on the INRA La Fage experimental station, Larzac Causse. Land use practices were considered as a disturbance and resource filter that remove species. The integrated approach of community structure used in this study was centred on plant functional traits.
Continuous variations of plant traits associated with resource acquisition and early phenology indicated the replacement of stress tolerant species by ruderals along the gradient of land use intensity (grazing avoidance). Graminoids were particularly abundant in these communities. Changes in species identity and species functional identity were consistent with the grazing tolerance strategy. At the community scale, the strong functional convergence among dominant species confirmed the filtering effect of grazing management on these traits.
Species richness reached its maximum at intermediate grazing. Maximal richness was associated with the coexistence of many growth forms and an important functional richness. These results are interpreted as an extension of the intermediate disturbance hypothesis to the traits of coexisting species.
Finally, plant interaction dynamics experienced by five target species allowed us to identify the tendency of facilitated survival and intensely depressed biomass. The effect of communities was roughly similar although huge differences in specific and functional structure. The response to the least from competition and benefited the most from facilitation.