Abstract :
[fr] Les lésions tendineuses représentent au sein d’une population sportive ou de travailleurs de force une proportion élevée des lésions de surcharge. Leur incidence atteint 30% des pathologies musculo-squelettiques ; la douleur limite régulièrement les capacités fonctionnelles et athlétiques (1). Actuellement, ces tendinopathies demeurent un défi thérapeutique car certaines évoluent selon un mode désespérément chronique en raison de leur caractère rebelle aux différentes thérapeutiques conservatrices classiques (anti-inflammatoires, rééducation, ondes de choc...). Les infiltrations de plasma riche en plaquettes (PRP) pourraient représenter une alternative espoir thérapeutique suite aux résultats de diverses expérimentations in vitro et animales (2). Les résultats favorables relatés par les médias sportifs contrastent parfois singulièrement avec les études cliniques. Le PRP ne figure plus sur la liste des produits dopants depuis janvier 2011 (www.wada-ama.org) contrairement aux produits sanguins labiles (3).Cette revue actualise le traitement des lésions tendineuses (épicondylite, tendinopathies de coiffe, patellaire et calcanéenne) ainsi que les fasciites plantaires par plasma riche en plaquettes (3). Etant donné le caractère récent de ce traitement dans le domaine médico-sportif, les études cliniques réalisées à ce jour n’ont pas confirmé les effets bénéfiques obtenus in vitro. Certaines études démontrent une amélioration de la symptomatologie suite au traitement par PRP, mais d’autres études apparaissent contradictoires. Cependant, il est communément admis qu’après l’infiltration, une (auto-)rééducation excentrique sous-maximale progressive améliore la qualité de la cicatrisation tendineuse. Le PRP initie un processus cicatriciel, secondairement développé par le vecteur des forces excentriques (4). L’avenir du PRP nécessite une standardisation de la procédure de recueillement permettant d’éviter la collecte des globules rouges et blancs pouvant être délétères au processus cicatriciel (chaque technique produit un PRP différent (5)), ainsi que la réalisation de protocoles standardisés permettant de comparer les futurs travaux. De plus, le type de tendon exercerait-il un effet sur la réponse de guérison ? Celle-ci serait-elle différente entre certains tendons volumineux (calcanéen, patellaire) et les autres (épicondyliens, coiffe des rotateurs...) ?
Références:
Kaux et al. Current opinion on tendinopathy. Journal of Sports Sciences and Medicine, 2011; 10:238-253.
Kaux et al. Effects of platelet-rich plasma (PRP) on the healing of Achilles tendons of rats. Wound Repair and Regeneration, 2012 ; 5: 748-756.
Smets et al. Applications cliniques du plasma riche en plaquettes (PRP) dans les lésions tendineuses : revue de la littérature. Science & Sport, 2012; 27:141-153
Kaux et al. Eccentric training improves tendon biomechanical properties: a rat model. Journal of Orthopaedic Research, 2012; DOI: 10.1002/jor.22202
Kaux et al. Etude comparative de cinq techniques de préparation plaquettaire (platelet-rich plasma). Pathologie-Biologie, 2011; 59: 157-160.
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