L'Éducation au cinéma en Belgique : analyse institutionnelle d'un territoire fragmenté

Mon intervention entend constituer une contribution à l’histoire institutionnelle de l’enseignement du cinéma en Belgique francophone.
Jusqu’ici l’histoire de l’enseignement du cinéma en Belgique s’est surtout élaborée par le biais de l’évocation des personnalités marquantes qui en ont été les acteurs (c’est par exemple dans le cadre d’un texte consacré à André Delvaux que Paul Davay évoque les débuts de l’enseignement du cinéma en Belgique dans son ouvrage, Cinéma de Belgique). L’histoire institutionnelle de l’enseignement du cinéma reste, quant à elle, largement à écrire.
La mise en place de l’enseignement du cinéma en Belgique est due à diverses instances: la Cinémathèque Royale de Belgique, le Ministère de la Communauté française, les écoles d’enseignement supérieur non-universitaire et les universités. On examinera le rôle respectif de chacune de ces instances en évoquant leurs divergences de vue mais aussi leurs diverses collaborations.
Faisant retour à des textes fondateurs, tel le rapport rédigé en 1966 par Victor Bachy pour l’Unesco, on montrera comment les clivages entre enseignement laïc et confessionnel qui divisent le paysage scolaire francophone en Belgique se sont répercutés au niveau de l’enseignement du cinéma, contribuant à son éparpillement. On envisagera les conceptions respectives de la culture cinématographique et des finalités de l’enseignement du cinéma qui se sont développées dans chacun des réseaux d’enseignement.
On verra aussi comment les diverses écoles et universités ont défini leur spécificité en matière de contenu d’enseignement et d’approche du cinéma (théorique, pratique, pratico/théorique) pour se positionner les unes par rapport aux autres dans le champ de l’enseignement du cinéma en Belgique.