[fr] Depuis les années 1990, le cadre légal de l’exploitation forestière dans les pays producteurs de bois du bassin du Congo a évolué vers une meilleure prise en compte de la biodiversité. Désormais, les entreprises forestières ont l’obligation d’élaborer un plan d’aménagement des forêts concédées, en y intégrant l’aspect « faune ». Aujourd’hui, les inventaires de mammifères sont devenus un outil d’aide incontournable dans le processus de gestion des forêts de production. Cependant, ces inventaires souffrent encore de différences méthodologiques notables. L'article s’inscrit dans le cadre de la recherche d’une méthodologie standardisée, performante et adaptée au contexte de l’exploitation forestière dans le bassin du Congo. Nous examinons ici une procédure de collecte des données basée sur la technique du recce (marche de reconnaissance) pour évaluer l’état de la faune dans les concessions forestières et en présentons les avantages par rapport à celle adaptée au dispositif d’inventaire forestier. Le recce a été testé dans une concession du sud-est Cameroun en cours d’aménagement. Les taux de rencontre (IKA) des espèces observables et des activités de chasse obtenus sur les recces sont similaires à ceux sur des transects linéaires dans les mêmes zones, et ce pour un coût humain trois fois moindre. Nous proposons un protocole d’inventaire pragmatique basé sur le relevé d’indices lors de recces et des recommandations pour le monitoring de la faune dans les exploitations forestières.