Fibromyalgie et performances musculaires

Objectifs. Évaluer la fonction musculaire d’un groupe de patientes fibromyalgiques et la comparer à celle d’une population féminine de référence. Méthodes. Seize patientes fibromyalgiques et
87 sujets sains féminins sédentaires ou sportifs de loisir ont exécuté un protocole expérimental composé de quatre épreuves. La première évaluait le moment de force isocinétique concentrique maximum des muscles extenseurs et fléchisseurs du genou dominant. Un dynamomètre de Colin autorisait une mesure de la force manuelle isométrique. La résistance musculaire à la fatigue s’appréciait lors d’une épreuve isocinétique de flexion–extension des genoux : le sujet enchaînait 30 contractions concentriques d’intensité maximale à la vitesse angulaire de 180 °/s. La dernière épreuve évaluait l’endurance musculaire statique à l’aide de tests exigeant le maintien d’une position donnée. Résultats. Toutes les variables musculaires apparaissaient réduites chez les sujets fibromyalgiques. Ce déficit, déjà manifeste pour les efforts anaérobiques, s’accentuait
lors des efforts en aérobie. Le déficit moyen correspondait à 39 % (p < 0,001) pour la force
musculaire, 40 % (p < 0,0001) pour la résistance musculaire à la fatigue et 81 % (p < 0,0001) pour l’endurance musculaire statique. Les perceptions nociceptives au cours de l’effort, évaluées à l’aide d’une échelle visuelle analogique, étaient supérieures chez les patientes fibromyalgiques. Conclusion. L’exploration combinée des trois filières énergétiques confirme l’altération générale de la fonction musculaire du sujet fibromyalgique. Cette étude suggère cependant une perturbation préférentielle des composantes oxydatives.