Abstract :
[fr] On sait que les tables de production offrent l'image lissée et idéalisée des paramètres qui intéressent le forestier, au cours du développement d'un peuplement pur équienne. Cette image est forcément celle d'une sylviculture révolue, qui ne répond peut-être plus correctement aux objectifs actuels ou prévisibles. Il a été tenté de réduire ces inconvénients inhérents aux tables construites par les moyens classiques, par les tables à "sylviculture variable". Elles constituent des modèles nouveaux de sylviculture différentes de celles pratiquées dans les peuplements qui ont fourni les données. Ces nouvelles tables sont obtenues sans recours à du matériel expérimental nouveau, par diverses manipulations des précédentes, obtenues par mesures et observations expérimentales. Dans ce cas comme dans l'autre, un peuplement réel quelconque diffère forcément sur l'un ou l'autre plan du modèle idéalisé. Il est souvent impossible, et presque toujours techniquement peu raisonnable, de tenter d'assurer l'identité entre le modèle et le cas d'application. Le modèle de "gestion à la carte", récemment construit pour l'épicéa (Picea abies Karst.) en Ardenne (Rondeux et Delvaux, 1980) permet d'aborder la question à rebours, en formulant des propositions de gestion et de récolte taillées à la mesure du peuplement considéré individuellement. A partir de la réalité d'un inventaire et des contraintes biologiques de croissance, le gestionnaire se définit un objectif de gestion et simule les moyens de le réaliser. Il peut, en multipliant les simulations avec de plus en plus de précision au voisinage des simulations initialement les plus satisfaisantes, serrer d'aussi près qu'il le désire une formule de gestion optimale. On évite de la sorte l'obligation de se conformer à un modèle rigide jamais identique à aucun cas particulier, en même temps que les inconvénients de l'optimisation, qui est muette quant aux alternatives.
[en] A simulation stand model has been used as an management tool for even-aged stands or management units of spruce (Picea abies Karst) in Belgium. Many simulations based upon numerous thinnings have been carried out in order to reach the following objectives fixed by the manager : - the mean girth of trees removed in the first thinning must be as far as possible higher than 40 cm, - the mean girth of the main crop (attained at 50-55 years) must be equal or higher than 100 cm. Those predetermined contraints are possible when starting with trees initially spaced at 3.0 x 3.0 m, and when crown thinnings, with an increasing intensity, are carried out after 40 years. About 20 % of basal area is removed between 40 and 45 years and 13-15 % by every following thinning. The basal area observed after each thinning should be near 31-32 m2 per hectare.