Expert report (Reports)
Etude hydrogéologique et géophysique de l'île de Fogo – Cap Vert (synthèse au 13/09/2002)
Geeninckx, Sarah; Dassargues, Alain
2002
 

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Keywords :
hydrogéologie; volcan; géophysique; Fogo; Cap Vert
Abstract :
[fr] L’île de Fogo est constituée de la superposition, au-dessus d’un socle alcalin-carbonatitique, des dépôts volcaniques de deux volcans successifs. Les roches les plus anciennes sont regroupées au sein du Groupe de Monte Amarelo, tandis que les roches les plus jeunes font partie du Groupe de Cha das Caldeiras. Ces deux groupes sont séparés par un glissement de terrain qui a affecté une grande partie de l’Est de l’île et qui a conduit à la formation d’une structure d’effondrement. Les faisceaux de dykes associés à ces deux groupes sont situés dans trois zones de l’île, NNE, SSE et WSW. Les éruptions historiques ont donné lieu à des phénomènes explosifs, voire phréato-magmatique, cependant que les dernières éruptions ont été de type effusif. L’archipel du Cap Vert ne reçoit que très peu de précipitations chaque année. Une grande partie de l’eau de pluie est perdue en mer par ruissellement, tandis que le reste s’infiltre dans le sol, aidé par les grandes porosités et perméabilités des roches volcaniques pulvérulentes. La plaine de la caldeira constitue probablement la zone d’alimentation principale de l’île de Fogo. Les principaux aquifères ne sont limités que par la mer et par le socle imperméable. L’écoulement se fait selon un pente très faible en direction de la côte pour trouver des exutoires au niveau de la mer sous forme de sources d’eau douce, salée ou saumâtre. Selon des études antérieures, le temps de transfert de l’eau dans le sous-sol serait d'environ 35 ans. Une étude a montré que la zone d’alimentation des trois sources principales de l’île est la plaine de Cha das Caldeiras. D’autres sources situées plus en altitude sont associées soit à des niveaux imperméables, soit à des niveaux altérés, soit à des dykes, qui limitent des aquifères de petite capacité et qui ne sont pas en relation avec les aquifères principaux. Les modèles hydrogéologiques de l’île de Fogo dépendent étroitement des deux hypothèses structurales concernant l’altitude du socle : soit une altitude qui ne dépasserait pas le niveau de la mer, soit une altitude plus élevée mais qui reste à déterminer. Un socle ancien situé à une altitude élevée impliquerait des gradients plus élevés de la nappe aquifère et dès lors des temps de séjour plus court de l’eau dans le sous-sol. Descloitres et co-auteurs ont réalisé de la prospection géophysique sur l’île de Fogo par la méthode TDEM. Dans la zone côtière, certains sondages TDEM ont été réalisés à proximité de forages et les résultats montrent un horizon aquifère limité à sa base par un niveau attribué au socle. D’autres sondages réalisés dans les parties Nord – Est et Nord – Ouest ont montré un horizon de très faible résistivité caractéristique de l’eau de mer, ce qui a également été observé par des forages. En effet, la nappe aquifère d’eau douce est en équilibre avec la nappe d’eau salée par l’intermédiaire d’une frange d’eau saumâtre de quelques mètres d’épaisseur. Il est important de remarquer qu’un tel phénomène peut être accentué par une surexploitation de la nappe littorale qui provoque un déplacement de la nappe d’eau salée vers l’intérieur des terres et une contamination des puits. Les sondages réalisés sur le flanc Ouest de l’île montrent un horizon potentiellement aquifère situé entre environ 100 et 250 mètres de profondeur. Ces niveaux sont limités à leur base par un niveau attribué au socle imperméable situé à environ 300 mètres de profondeur. Ces résultats placent le socle imperméable à une altitude "haute", qu'il conviendrait de confirmer par l'un ou l'autre forage. Descloitres et co-auteurs ont également réalisé de la prospection TDEM dans la plaine de Cha das Caldeiras. Les résultats montrent qu’un niveau altéré ou aquifère serait présent à une profondeur de 300 à 600 mètres au pied de la falaise de la Bordeira et à une profondeur d’environ 600 mètres au centre de la caldeira. Si il s’agit effectivement d’un niveau altéré, soit c'est d’un niveau limité en épaisseur résultant de l’altération d’un horizon particulier, soit il s’agit du sommet du socle imperméable. En l’absence de forage, il n’est pas possible de connaître la nature exacte de ce substratum. Une mission sur le terrain s’est déroulée pendant le mois de mars 2002. Elle nous à permis de réaliser une petite campagne de géophysique par la méthode de sondages électriques Schlumberger. Ces sondages électriques sont restés limités à la partie superficielle des terrains. Les terrains très résistifs rencontrés correspondent à des roches volcaniques non saturées et limitent fortement la profondeur d'investigation. Par ailleurs, l’étude des galeries de Boca Fonte a montré l’étroite association de certaines sources avec un réseau de dykes imperméables. Des nappes aquifères très limitées en capacité sont cloisonnées par ces dykes. Cependant, le percement de galeries à travers les parois imperméables ont conduit à la vidange de ces nappes. Le modèle que nous pouvons proposer à ce stade de l’étude est assez comparable au modèle de Barmen et co-auteurs. L’eau qui s’infiltre, descend principalement verticalement dans la zone non saturée. Elle atteint la nappe aquifère principale de l’île de Fogo à une altitude proche du niveau de la mer et qui est limitée à sa base par le socle imperméable. Les nappes aquifères situées plus en altitude ne sont pas en connexion avec la nappe aquifère principale. Ils sont associés soit à des niveaux altérés et / argilisés, soit à des faisceaux de dykes imperméables. Ces nappes aquifères ont des capacités limitées qui sont en relation étroite avec l’importance des précipitations annuelles. Dans l’état actuel des connaissances, il nous paraît difficile d’estimer l’importance de la nappe aquifère principale de l’île de Fogo. Celle-ci est probablement présente sur toute la surface de l’île. La nappe aquifère présente un risque potentiel en cas d’éruption comme l’ont montré les éruptions historiques à caractère explosif, voire phréato-magmatique. Les deux dernières éruptions à caractères effusifs viennent toutefois contrarier ce raisonnement qui devrait être confirmé par un spécialiste en volcanologie. Pour l’alimentation en eau de la population, l’implantation de forages nous paraît risquée. Il semblerait que la nappe aquifère principale n'est confirmée jusqu'ici à une altitude proche du niveau de la mer et n’est atteignable par forage que dans la zone côtière. Même si elle était située à une altitude plus élevée comme semblent montrer les résultats de Descloitres et co-auteurs, elle resterait à des profondeurs de plus de 100 mètres sur le flanc Ouest et de plus de 300, voire 600 mètres dans la caldeira. Seuls des forages peuvent confirmer ou infirmer la présence d’eau, mais ils présentent des coûts très élevés pour ce qui est actuellement qu’une hypothèse. La réalisation de forages n’est matériellement possible que le long des routes existantes, à moins d’aménager des chemins d’accès jusqu’au lieu de forage, ce qui engendrerait des coûts supplémentaires. De plus, il faut rappeler que les forages sont techniquement difficiles dans ce type de roches. En effet, le forage passe à travers une alternance de niveaux très détendus et d'autres très compactes. Pour les études futures, il serait intéressant de cartographier avec précision les faisceaux de dykes susceptibles de limiter des petites nappes aquifères. En se concentrant dans un premier temps dans les zones où des sources sont connues ou ont été connues. Le percement de galeries à partir de la Bordeira permettrait d'exploiter ces ressources. Mais vu l'extension limitée de ces aquifères cloisonnés, un risque de vidange complète est réel. C’est pourquoi il nous paraît important de localiser avec précision les zones d’infiltration associées à ces nappes. Lorsque celles-ci seront délimitées, il s'agira de favoriser l’infiltration de l’eau en limitant au mieux le ruissellement en surface par exemple au moyen de petites digues.
Disciplines :
Geological, petroleum & mining engineering
Author, co-author :
Geeninckx, Sarah
Dassargues, Alain  ;  Université de Liège - ULiège > Département Argenco : Secteur GEO3 > Hydrogéologie & Géologie de l'environnement
Language :
French
Title :
Etude hydrogéologique et géophysique de l'île de Fogo – Cap Vert (synthèse au 13/09/2002)
Publication date :
September 2002
Number of pages :
87
Funders :
Centre Européen de Géodynamique et de Sismologie
Available on ORBi :
since 30 January 2012

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